Investir en Bourse n’est rentable pour un particulier que s’il détient dans son portefeuille des sociétés promises à un brillant avenir.

Dans une récente chronique, un correspondant du journal Le Monde à New York. démonte ce qu’il nomme le « catéchisme financier », qui voudrait que les actions soient certes plus risquées, mais qu’elles rapportent aussi davantage sur le long terme.

Pour voir son pactole progresser, vaudrait-il donc mieux acquérir un portefeuille de titres de société et attendre la fortune plutôt que d’acheter des bons du Trésor sans risques mais peu rémunérateurs? Pas si sûr…

En effet, ce précepte va totalement à l’encontre des observations d’une étude (en anglais) publiée cette année par Hendrik Bessembinder, professeur de finance à la WP Carey School of Business de l’Université d’État de l’Arizona. Son diagnostic? « Les actions ne rapportent rien dans la moitié des cas et font perdre de l’argent. Seules 42 % d’entre elles rapportent plus qu’un bon du Trésor ».

SEULES 4 % DES ENTREPRISES SONT INTÉRESSANTES

Pour en arriver à ce résultat, le chercheur a recensé les gains procurés par les quelque 26 000 actions cotées en Bourse aux États-Unis entre 1926 et 2016. Et son constat est sans appel, relève Le Monde, puisque « la moitié des titres américains, dividendes compris, ont un retour négatif », tandis que 12 % ont carrément disparu, ce qui a entraîné une perte totale pour leurs détenteurs.

Ce sombre bilan « n’empêche pas le capitalisme de créer d’immenses richesses », ajoute néanmoins le quotidien français. Selon Hendrik Bessembinder, celles-ci représenteraient en effet environ 35 000 milliards de dollars cumulés depuis 1926.

Seul (gros) bémol, d’après le chercheur, cette manne aurait été créée seulement par un très petit nombre d’entreprises (1 096, soit 4 % du total des compagnies recensées dans ses calculs).

« IL FAUT FORTEMENT DIVERSIFIER SON PORTEFEUILLE »

À elles seules, des sociétés comme Exxon (1 000 G$), Apple (745 G$), Microsoft (630 G$), General Electric (608 G$) et IBM (520 G$) auraient ainsi créé plus de 5 000 G$ de richesse et contribué ensemble à 10 % de la richesse totale. Toutes les autres entreprises réunies, soit 96 %, « n’ont pas plus rapporté que des bons du Trésor », souligne le journaliste Arnaud Leparmentier.

Des résultats qui ont semble-t-il surpris le chercheur Hendrik Bessembinder, qui a déclaré au Monde « ne pas s’attendre » à ce qu’il avait découvert en menant son étude, ajoutant que « la leçon à retenir, c’est qu’il faut fortement diversifier son portefeuille ».

Verdict : « La Bourse n’est rentable pour l’investisseur que s’il détient dans son portefeuille les (futures) stars de la cote ». Encore davantage qu’on pouvait le penser, écrit le journaliste, elle « s’apparente plus au capital-risque », avec « beaucoup d’échecs et quelques pépites qui viennent sauver l’ensemble ». « Il ne s’agit pas d’un casino où l’on finit toujours par perdre contre la banque, mais d’un jeu où on ne peut pas gagner si on ne décroche pas à un moment le jackpot, si on n’a pas le nez creux pour investir dans les Google, Coca-Cola ou JP Morgan », conclut-il.

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