Un escargot aux couleurs du drapeau américain.
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L’inflation est appelée à s’accroître, et les États-Unis ont perdu leur rôle de chef de file de la croissance, explique Michael Sager, vice-président, devises et multi-actifs, Gestion d’actifs CIBC.

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« Le dollar américain était fort depuis plusieurs années avant 2020, et paraissait même surévalué selon la plupart des outils d’évaluation. Cela était dû au rôle de chef de file de l’économie des États-Unis dans la croissance mondiale, et à la politique rigoureuse de la Fed par rapport à d’autres banques centrales. Mais cela a changé », observe Michael Sager.

La banque centrale américaine entend désormais maintenir une politique extrêmement laxiste « aussi loin que l’on puisse voir, et au-delà », note l’expert. Cela s’est confirmé en septembre lorsqu’elle a annoncé qu’elle ciblerait désormais une inflation moyenne de 2 %.

« Il est clair que son intention est de générer une inflation supérieure à celle que les Américains ont connue dans les années 2010. Nous croyons que la Fed va se montrer laxiste même en comparaison aux autres banques centrales, et cela va contribuer à faire baisser le dollar », analyse Michael Sager.

Tout cela se déroule bien sûr sur fond de pandémie. Selon l’expert, outre les changements de politique monétaire, la COVID-19 a forcé les États-Unis à passer leur bâton de chef de file de la croissance mondiale à la Chine et à l’Europe.

Les deux pilliers qui donnaient sa force au dollar ont donc disparu.

« Non seulement le dollar est encore surévalué, mais les éléments sont en place pour l’affaiblir. Il a déjà perdu du terrain ces derniers mois, relativement aux autres devises des marchés développés et aussi à celles des pays émergents. C’est le début d’une tendance qui va persister au cours des prochaines années, jusqu’à ce que le dollar se retrouve en deçà de sa valeur équitable à long terme », entrevoit Michael Sager.

Selon lui, c’est le moment de se servir du billet vert pour acheter d’autres devises.

« L’une des plus attrayantes est le renminbi chinois, qui a en sa faveur un taux d’intérêt élevé et une volatilité relativement faible. Comme nous l’avons mentionné, l’économie chinoise prend un rôle plus important dans la croissance mondiale, et son marché obligataire attire beaucoup de capitaux. Ce phénomème s’est déroulé tout au long de 2020 et devrait se poursuivre en 2021. Pour toutes les raisons tant cyliques que structurelles, le renminbi est donc une devise particulièrement intéressante », explique Michael Sager.

L’expert recommande également plusieurs devises de pays émergents dotés d’éléments fondamentaux solides à long terme, comme le peso mexicain, la rouble russe et la roupie indonésienne.

« Elles ont toutes une valeur relativement attrayante et sont soutenues par des éléments importants comme un taux d’endettement faible et une balance des paiements durable. Il est temps de se placer en position vendeur sur le dollar américain, et en position acheteur sur le renminbi et d’autres devises de pays émergents. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.