Un parent québécois sur cinq pense que leur enfant continuera à lui demander de l’argent une fois parvenu à l’âge adulte s’il n’acquiert pas de saines habitudes financières dès l’enfance, selon un sondage publié par la Banque TD.

Les parents craignent avant tout que leur enfant accumule des dettes une fois lancé dans la vie active (46 %), dépende toujours d’eux pour le sortir d’un pétrin financier (25 %) et leur demande de l’argent (22 %) le restant de leurs jours, révèle cette enquête d’opinion réalisée à l’occasion du Mois de la littératie financière.

En matière de finances personnelles, il est important d’inculquer aux jeunes de saines habitudes dès leur plus tendre enfance, souligne la TD. « Commencer tôt à en parler, et poursuivre la conversation au fur et à mesure qu’ils grandissent, les aide à être mieux préparés pour leur avenir financier et à l’envisager avec plus de confiance. Autrement, cela crée souvent des problèmes plus tard, pour eux comme pour leurs parents », souligne l’institution financière.

Aux adultes qui ne savent par où commencer pour aborder ce sujet, la banque fournit les conseils suivants, qui varient selon l’âge et le niveau d’apprentissage de leur progéniture.

QUE DIRE À UN ENFANT ÂGÉ DE 5 À 15 ANS?

De 5 à 6 ans : initiez-le à l’argent. Étalez sur une table diverses pièces de monnaie et des billets variés. Parlez ensuite de la valeur de chacun d’eux et de ce qu’il permet d’acheter (article d’épicerie, livre, billet de cinéma, sortie, etc.). Offrez-lui une tirelire et encouragez-le à y mettre des pièces de temps en temps.

De 7 à 8 ans : faites-lui prendre l’habitude d’épargner. C’est d’ailleurs ce que préconisent plus du tiers (37 %) des parents québécois, qui estiment que le bon âge pour ouvrir un premier compte bancaire varie entre sept et 11 ans. En encourageant votre enfant à déposer de l’argent régulièrement dans son propre compte d’épargne, vous aurez l’occasion de lui parler de ce que sont des objectifs à court et à long terme. En outre, il verra mieux comment son épargne grossit.

De 9 à 12 ans : expliquez-lui le lien entre l’argent et ce qu’il faut faire pour le gagner. Le sondage de la TD montre que 30 % des parents du Québec pensent qu’il vaut mieux amorcer les discussions d’argent avec leur enfant quand il commence à gagner de l’argent de poche. Plutôt que de le laisser dépenser toutes ses économies d’un coup, apprenez-lui à faire un budget sur le long terme.

ET COMMENT S’Y PRENDRE AVEC UN ADOLESCENT?

De 13 à 15 ans : veillez à ce qu’il comprenne la différence entre argent comptant et crédit. En cette ère de monnaie virtuelle, d’applications mobiles et d’achats dans des applications, suivre ses dépenses peut s’avérer complexe. Quand il utilise sa carte de débit, passez en revue avec lui le solde de son compte et les intérêts reçus pour les dépôts. N’oubliez pas qu’à cet âge les jeunes commencent à utiliser leur compte bancaire plus souvent, alors prenez le temps de vous assurer que votre enfant est à l’aise avec les retraits et l’utilisation de sa carte de débit. Vous pouvez aussi l’initier au concept de « crédit ». Pour cela, montrez-lui votre relevé de carte de crédit et expliquez-lui comment fonctionnent les frais d’intérêts. Soulignez les avantages qu’il y a de rembourser le solde au complet chaque mois.

De 16 à 18 ans : continuez de l’aider à établir son indépendance financière. Il se prépare à aller au cégep ou à l’université? Même si vous disposez de fonds dans un régime enregistré d’épargne-études, l’établissement d’un plan solide pour payer ses autres frais (comme les manuels de cours, la nourriture et les imprévus) l’aidera à garder à l’esprit l’importance d’équilibrer ses dépenses et son épargne.

UN PARENT SUR TROIS A DU MAL À ABORDER LE SUJET

Même si 94 % des parents québécois croient qu’ils sont le facteur le plus important dans l’acquisition de compétences financières par leur enfant, près d’un tiers d’entre eux (29 %) jugent qu’il est difficile d’aborder le sujet avec lui.

« Les occasions de parler d’argent avec un enfant peuvent concerner, par exemple, des thèmes comme la façon d’épargner pour payer une activité parascolaire, l’utilisation d’une carte de crédit pour payer l’épicerie ou encore la raison pour laquelle les grands-parents ont les moyens financiers de voyager même s’ils sont retraités », explique Émile Khayat, directeur d’une succursale de la TD. Celui-ci ajoute que les enfants « sont curieux et bien conscients du monde qui les entoure », et qu’il est donc judicieux d’utiliser des expériences familiales concrètes pour amorcer des discussions.

Selon lui, ainsi informés, les enfants pourront grandir en faisant de bons choix pour leur budget, leur épargne et leurs dépenses, et garderont ces bonnes habitudes à l’âge adulte.

Le sondage a été mené en ligne par Environics Research du 19 au 26 septembre auprès de 1 101 ménages canadiens (dont 200 au Québec) ayant un enfant âgé de quatre à 17 ans.

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