L’année 2020 a démontré l’importance d’avoir un fonds d’urgence personnel. Face à l’incertitude économique liée à la COVID-19, les conseillers devraient-ils recommander à leurs clients de constituer un plus gros coussin financier ?
La question mérite d’être posée, selon André Buteau, planificateur financier, Assureur vie agréé et Financière Liberté 55.
« Habituellement, on recommande d’avoir au moins trois mois d’économies, mais ça pourrait ne plus suffire, dit-il. Il serait mieux de prévoir pour une plus longue période pouvant aller jusqu’à six mois. »
Les effets de la pandémie n’ont pas fini de se faire sentir. Les aides financières gouvernementales vont finir par se tarir autant pour les particuliers que pour les entreprises. « Quand le robinet va se fermer, ça va jouer dur. On estime qu’environ 20 % des entreprises ne survivront pas à la crise sanitaire », commente M. Buteau.
Pertes d’emploi, baisses de revenu, compressions salariales… Personne n’est donc à l’abri des mauvaises surprises dans l’après COVID-19.
« Cela dit, c’est déjà difficile pour certaines personnes d’avoir un fonds d’urgence de trois mois, c’est encore plus dur de couvrir ses dépenses pour plusieurs mois », ajoute-t-il.
Il faut alors revenir aux notions de base : établir un budget, couper dans les dépenses discrétionnaires, surtout les petits achats qui finissent par représenter de bons montants au bout de la semaine.
OÙ STOCKER SES ÉCONOMIES ?
« Le CELI demeure un outil de choix pour faire fructifier l’argent mis de côté, explique M. Buteau. Les fonds sont facilement accessibles au besoin. Il reste à déterminer le type de placement qui convienne en fonction du profil d’investisseur du client et de son horizon de placement. »
Les fonds de marché monétaire sont des véhicules sécuritaires, mais à faible rendement. D’autres placements sont à plus fort potentiel de croissance comme un portefeuille d’actions diversifié. Tout dépend de la tolérance au risque du client.
Le compte d’épargne reste une option à la condition d’avoir de la discipline face aux achats impulsifs, puisqu’il est facile d’avoir accès à ses économies. Aussi, vu les bas d’intérêt offerts, l’argent mis dans ce compte connaîtra peu ou pas de croissance.
« Une autre option intéressante, c’est l’assurance vie permanente avec valeur de rachat, affirme M. Buteau. Il est possible d’emprunter des sommes pouvant aller jusqu’à 90 % de la valeur de rachat sans perdre son assurance. Il n’y aucune enquête de crédit et la personne peut obtenir ses sous en quelques jours si elle a un besoin urgent. L’assurance vie gagnerait à être davantage connue comme outil d’épargne. »
« Il est toujours préférable de déposer ses économies dans différents véhicules de façon à pouvoir en disposer en cas d’imprévus, que ce soit en période de pandémie ou parce que le toit coule », conclut M. Buteau.