Le nouveau rapport sur l’industrie de TransUnion prévoit une légère hausse du taux de défaut de paiement des cartes de crédit l’an prochain. Les dettes non hypothécaires devraient quant à elles rester stables.

Le léger ralentissement de l’économie canadienne, combiné à l’augmentation des taux d’intérêt, devrait exercer une certaine pression sur la performance globale des crédits à la consommation en 2018, conclut le dernier rapport sur l’industrie canadienne de TransUnion.

Cela dit, les taux de défaut de paiement graves de la part des consommateurs (90 jours de retard ou plus pour les cartes de crédit et 60 jours de retard ou plus pour tous les autres produits de crédit) pour dettes non hypothécaires devraient rester pratiquement inchangés l’année prochaine, avec une augmentation de deux points de base prévue au quatrième trimestre 2018, soit 5,65 % par rapport à 5,63 % à la même période l’an passé.

Le taux de défaillance grave associé aux prêts hypothécaires devrait également rester inchangé l’année prochaine, et passer à 0,56 % au quatrième trimestre 2018 (contre 0,55 % à la même période l’an passé).

La disparité la plus importante devrait en revanche concerner les cartes de crédit à utilisation générale. TransUnion prévoit que le taux de défaut de paiement grave devrait passer à 3,63 % au quatrième trimestre 2018, contre 3,02 % pour la même période en 2017.

CONSOMMATEURS À HAUT RISQUE

« Les Canadiens devraient continuer à bien s’en sortir en 2018, mais il n’est pas exclu que les cartes de crédit subissent, l’année prochaine, la hausse la plus élevée en matière de taux de défaut de paiement, commente Matt Fabian, directeur de la recherche et de l’analyse industrielle pour TransUnion Canada. L’anticipation d’une nouvelle augmentation des taux d’intérêt globaux et le ralentissement de l’économie canadienne en 2018 devraient influer sur les niveaux de défaut de paiement des cartes de crédit. »

TransUnion a également constaté une légère hausse du nombre de cartes de crédit délivrées à des consommateurs présentant des pointages de crédit non optimaux au cours de l’année écoulée. Ce changement pourrait être une conséquence de la volonté des prêteurs de permettre l’accès au crédit à davantage de consommateurs et de la confiance générée par les bonnes performances des cartes de crédit au cours des dernières années.

« Les consommateurs à haut risque présentent généralement un taux de défaut de paiement élevé, note M. Fabian, mais dans l’ensemble, les taux de défaillance devraient rester dans les limites acceptables. »

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES REVUES À LA BAISSE

Des études antérieures menées par TransUnion ont conclu que les consommateurs canadiens, lorsque confrontés à des difficultés financières, sont plus enclins à rembourser leurs dettes de carte de crédit en dernier lieu, préférant se concentrer sur le remboursement de leurs prêts auto et prêts immobiliers si le choix leur est donné. La récente étude va dans le même sens.

« Les consommateurs ayant souscrit un emprunt immobilier souhaitent généralement préserver leur avoir immobilier, indique Matt Fabian. C’est une autre raison pour laquelle le non-paiement des cartes de crédit pourrait augmenter, tandis que celui des emprunts immobiliers devrait rester stable. »

Ce rapport est publié alors que la Banque du Canada s’est récemment montrée plus prudente quant aux perspectives économiques du pays, comparativement aux mois précédents. La BdC a mis en évidence des risques tels que les modifications apportées aux règlements de l’ALENA, la baisse des exportations et une sensibilité accrue des ménages à une potentielle hausse des taux d’intérêt. Ces risques sont considérés comme des facteurs qui pourraient contribuer à une baisse du PIB au cours des prochaines années.

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