Un homme d'affaires se couvre les yeux car il ne peut pas regarder un graphique boursier descendant et l'ombre sinistre d'un ours qui est projetée sur le mur au-dessus de lui.
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L’institution devra suivre une ligne extrêmement mince pour éviter de contribuer à une récession, croit Luc de la Durantaye, chef des placements, Gestion d’actifs CIBC.

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Si la banque du Canada a augmenté ses taux davantage que prévu, à hauteur de 1 %, et annoncé la fin de ses achats d’obligations du gouvernement à compter du 25 avril, c’est avant tout le reflet de son inquiétude envers l’inflation, estime l’expert.

« La Banque veut rattraper une inflation beaucoup plus élevée que sa cible, dans un contexte où l’économie se porte quand même bien et commence même à surchauffer », résume-t-il.

Il croit que le même phénomène sera observé aux États-Unis, où l’inflation est encore plus élevée que chez nous. La hausse des salaires due au resserrement du marché de l’emploi compromet toute stabilisation de l’inflation à moyen terme, mais la Réserve fédérale (Fed) devrait néanmoins employer tous les outils à sa disposition pour ramener l’inflation vers sa cible dans les 12 à 18 prochains mois.

« Évidemment, le défi pour les banques centrales sera l’environnement dans lequel différents scénarios peuvent se produire. Soit elles augmentent les taux trop vite et l’économie risque de ne pas pouvoir absorber ces hausses et de plonger en récession; soit elles les rehaussent trop lentement et alors l’inflation demeure élevée plus longtemps, ce qui les obligerait alors à hausser les taux à moyen terme de façon bien plus substantielle, créant une récession assez profonde », analyse Luc de la Durantaye.

« Trouver l’équilibre va être difficile dans l’environnement actuel, qui comprend plusieurs facteurs de risques : vous avez la guerre en Ukraine, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, et la Chine qui impose d’importantes restrictions pour lutter contre la COVID-19 avec pour effet un ralentissement économique. Tout cela entraîne des défis extraordinaires dans la gestion de la politique monétaire », conclut l’expert.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.