Sergey Nivens / 123RF

L’énergie et les services financiers sont les mieux positionnés à la Bourse de Toronto pour faire face à la tourmente, croit Crystal Maloney, chef de la recherche sur les marchés d’actions à Gestion d’actifs CIBC.

Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC

« Le marché avait anticipé dès l’automne dernier le début d’un cycle de hausses de taux d’intérêt pour combattre l’inflation. Ce cycle a bel et bien débuté en janvier aux États-Unis et en mars au Canada. On revient désormais vers des politiques monétaires plus normales », observe Crystal Maloney.

L’experte rappelle que l’indice composé du TSX est tombé à plat après la première hausse de taux canadienne, à peine en hausse de 0,4 % à 1,3 %, en prenant en compte les dividendes. Mais la répartition a été très différente selon les secteurs : pendant que l’énergie gagnait 15 % et les matériaux de base 14 %, les technologies de l’information et les soins de santé perdaient 38 % et 23 % respectivement.

« Historiquement, suite à des hausses de taux, les secteurs cycliques comme les matières premières surperforment par rapport aux secteurs défensifs comme les services d’utilité publique et les télécommunications. Mais cette fois-ci, le phénomène inverse s’est produit. Les secteurs cycliques ont sous-performé tandis que les défensifs ont tenu bon, car ils étaient moins affectés par l’inflation, les pénuries de main-d’œuvre, et les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement », note Crystal Maloney.

Dans les deux mois qui ont suivi la hausse de taux, le marché canadien a baissé non seulement pour cette raison mais aussi à cause de la guerre en Ukraine, croit-elle. L’énergie et les matériaux de base ont continué de croître, de 9 et 5 % respectivement, pendant que les technologies accusaient une nouvelle dégringolade de 21 %. Les secteurs défensifs ont surperformé, comme les biens de consommation courante à 10 % et les services d’utilité publique à 2,5 %. Les services financiers ont, quant à eux, perdu 7,6 %.

Alors où se positionner désormais ?

« Nous continuons de voir de bonnes occasions dans le marché canadien. D’abord parmi les pétrolières, qui bénéficient habituellement des hausses de taux. Je pense à Cenovus, qui dégage de la valeur avec sa base d’actifs existante incluant ceux qu’elle a rachetés de Husky, et qui devrait continuer d’optimiser ses opérations et remettre du capital à ses actionnaires; ou encore ARC Resources, qui a le potentiel de surperformer depuis son acquisition de Seven Generations et de renforcer ses états financiers en remettant du capital à ses actionnaires », analyse Crystal Maloney.

L’experte prédit également un bel avenir pour les services financiers canadiens, en premier lieu les banques.

« Historiquement, leurs performances ont affiché une corrélation positive avec les taux d’intérêt, et elles ont été parmi les secteurs les plus performants durant chacun des sept cycles de hausses de taux précédents. Malgré un ralentissement des profits, leurs éléments fondamentaux demeurent robustes et nous nous attendons à de nouvelles hausses de dividendes. Notre premier choix est la Banque de Montréal, qui profite d’une forte hausse des prêts commerciaux au Canada et aux États-Unis, ce qui ne s’est pas encore reflété sur le cours de son titre. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.