Décomplexé par rapport à l’argent et au succès économique, le Québec de 2015 se dit fier du succès de ses entreprises, conclut un sondage publié en début de semaine dans L’état du Québec et le magazine L’actualité.

Réalisée en ligne par Léger du 31 août au 2 septembre auprès de 1 023 Québécois âgés de 18 ans et plus, cette enquête d’opinion montre que pour les résidents de la Belle Province, la richesse doit être créée par les entrepreneurs et non par l’État.

En effet, 61 % des sondés jugent que la création de richesse et de prospérité relève de la responsabilité des individus.

LE « MODÈLE QUÉBÉCOIS » INADAPTÉ?

Néanmoins, ils estiment que toutes les compagnies privées ne sont pas à mettre sur le même plan. Si 69 % des personnes interrogées pensent que les entrepreneurs sociaux et les coopératives favorisent le développement économique, seules 36 % et 29 % d’entre elles croient que les banques et le gouvernement, respectivement, y contribuent réellement.

Au total, plus d’un Québécois sur deux (53 %) est d’avis que le « modèle québécois » n’est plus adapté aux réalités d’aujourd’hui, tandis que 20 % des sondés le jugent encore pertinent, surtout chez les diplômés universitaires, les aînés et les francophones.

Pour plus du tiers des répondants, ce modèle est défini par l’existence de services sociaux universels payés par l’impôt des contribuables, de même que par l’existence de grandes sociétés d’État et d’un système de redistribution de la richesse, grâce à des programmes sociaux.

« PARTAGER, MAIS PAS À N’IMPORTE QUEL PRIX »

Ainsi, 71 % des Québécois souhaiteraient que l’État fasse davantage d’efforts pour aider les plus démunis, alors que 32 % sont d’un avis contraire.

Mais attention, souligne Michel Venne, directeur général de l’Institut du Nouveau Monde : « Si les Québécois sont prêts pour une révision du “modèle québécois”, ils ne sont pas prêts à tout abandonner. L’État doit conserver un rôle essentiel de régulation de l’économie et de redistribution de la richesse. »

« En 2015, les Québécois ont envie de créer et d’accumuler de la richesse, et ils continuent à avoir envie de la partager. Mais pas à n’importe quel prix », conclut-il.


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