La croissance chinoise pourrait ralentir à un taux de 4 % d’ici la fin de la décennie, si le pays ne met pas en place les réformes économiques annoncées. C’est ce qu’anticipe le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport annuel sur l’économie chinoise. Actuellement, la croissance du pays se situe à un niveau de 7,7 %.

Le FMI fait une série de recommandations sur des changements au modèle économique chinois. Plusieurs de ces changements ont d’ailleurs déjà été endossés par les dirigeants du pays, mais ils restent à être appliqués. Le FMI propose de revoir le système financier afin d’accorder un plus grand rôle aux forces du marché, plutôt que de continuer de fonctionner par décrets administratifs.

L’organisme international suggère d’augmenter les dividendes versés par les entreprises détenues par l’État. Une révision importante du modèle fiscal serait nécessaire, en instaurant un système reposant davantage sur les impôts progressifs que sur les actuelles contributions à la sécurité sociale. Celles-ci pénalisent davantage les travailleurs à faibles revenus que ceux à plus hauts revenus.

« L’orientation des réformes chinoises est cohérente avec nos recommandations. Ce que tout le monde attend désormais, ce sont des avancées concrètes », a déclaré Markus Rodlauer, chef de la mission du FMI en Chine, à l’agence Dow Jones Business News.

Si les réformes ne sont pas appliquées, la croissance chinoise pourrait ralentir à un taux de 4 % après 2018, prévoit le FMI. L’institution avance aussi que le PNB par habitant demeurerait jusqu’à 2030, équivalent à un quart du PNB par habitant aux États-Unis.

Prévisions à court terme maintenues
Le FMI maintient par ailleurs ses prévisions à court terme pour la Chine. Le FMI prévoit une croissance de 7,8 % cette année et de 7,7 % en 2014. Ces estimations sont légèrement plus optimistes que le consensus des analystes financiers. Ceux-ci prévoient plutôt une croissance inférieure à 7,5 % durant les deux années. Cette semaine, la Chine a rapporté une croissance à un rythme de 7,5 % au deuxième trimestre, par rapport à 7,7 % au premier trimestre.

Dans son rapport, le FMI incite le géant communiste à permettre progressivement plus d’entrées et de sorties de capitaux de la Chine. Actuellement, les petits investisseurs chinois ont peu de possibilités de placements pour leur épargne. Cette situation a grandement contribué à l’apparition de la bulle immobilière, puisque de nombreux déposants préfèrent placer leur argent dans l’immobilier, devant le peu d’options disponibles au pays.