Le nouvel ambassadeur français à Ottawa dit constater une baisse du niveau d’investissement canadien en Europe, une tendance inquiétante, qui, selon lui, doit rapidement être inversée.

Une des priorités de Nicolas Chapuis, qui est arrivé à Ottawa le mois dernier, consistera ainsi à attirer les investissements des entreprises canadiennes, qui ont régressé en France et dans le reste de l’Europe au cours des dernières années.

Au cours d’une entrevue avec La Presse Canadienne, M. Chapuis a estimé que les compagnies avaient délaissé l’Europe pour se tourner vers l’Inde, la Chine et l’Amérique latine, et que cela devait changer.

Selon lui, l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne (UE), qui doit être ratifié, devrait offrir de nouvelles occasions d’affaires aux sociétés canadiennes, surtout dans le secteur des énergies renouvelables. Il a aussi mentionné que d’importantes étapes devraient être franchies au cours des prochains mois.

En baisse depuis 20 ans

En octobre 2013, lors de l’annonce d’une entente de principe sur l’accord de libre-échange, l’UE représentait 28 pour cent des investissements étrangers du Canada. Pour l’ambassadeur, les firmes canadiennes ont cessé de regarder vers l’Europe dans les années qui ont suivi l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

« Au cours des 20 dernières années, nous avons constaté un déplacement des investissements vers les pays émergents, a-t-il dit. Dans un monde idéal, le niveau d’investissement (en Europe) aurait progressé. »

Insistant pour dire que des occasions se présentent, M. Chapuis a entre autres relevé le partenariat entre la firme montréalaise SNC-Lavalin et des investisseurs chinois dans le dossier de la vente de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, dans le sud de la France.

De plus, la Caisse de dépôt et placement du Québec a allongé 850 millions plus tôt cette semaine pour mettre la main sur une participation de 30 % dans le réseau ferroviaire à grande vitesse Eurostar.

M. Chapuis a estimé que les liens entre le Canada et l’Europe ainsi que la France demeuraient forts, mais que le recul des investissements pouvait avoir des conséquences.

« Il y a un discours politique où l’on dit que nous sommes des amis et alliés (…) mais le lien économique se dégrade, affirme-t-il. C’est comme dans un couple où l’on dit “je t’aime, je t’aime, je t’aime” sans le prouver. »

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