Les inégalités de valeur patrimoniale se sont creusées depuis 1999 entre les familles québécoises les moins nanties et celles les plus riches, conclut une étude publiée hier par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Dans l’ensemble, observe l’Institut, les Québécois se sont enrichis entre 1999 et 2012, puisque leur valeur nette (les avoirs moins les dettes) médiane a quasiment été multipliée par deux, passant de 100 200 à 197 900 dollars, en dollars constants.

Les riches (beaucoup) plus riches

Toutefois, l’avoir net médian s’est accru de moins de 50 % chez les familles moins nanties alors que celui des plus riches a enregistré un bond de près de 100 %. Pire : les ménages les plus pauvres ont vu leur valeur nette médiane augmenter d’à peine 1 %, soit 1 800 dollars, comparativement à 41 % pour la deuxième tranche de la population (42 400 dollars).

De leur côté, les plus aisés se sont enrichis beaucoup plus vite. Ainsi, la quatrième tranche de la population a vu sa valeur nette médiane croître de 98 %, soit 488 100 dollars, alors que la cinquième catégorie, celle des super riches, a effectué un bond de 85 %, à 1,17 million de dollars.

Le CELI a la cote

L’ISQ note également que les actifs médians dans les fonds de retraite ont connu une augmentation importante entre 1999 et 2012 (+ 80 %), et ce, à l’instar de la valeur des résidences principales, dont la valeur médiane a fortement progressé (+89 %) pour s’établir à 234 200 dollars, comparativement à 123 900 dollars 13 ans auparavant.

Parmi les changements de comportement en matière d’épargne, l’étude relève que le compte d’épargne libre d’impôt a été adopté par près du tiers des familles québécoises, confirmant ainsi la popularité de ce programme.

Trois familles sur quatre endettées

En revanche, la proportion de ménages détenant des régimes enregistrés d’épargne-retraite tend à stagner, tandis que la proportion de ceux qui possèdent des obligations d’épargne a nettement diminué depuis 1999.

L’étude de l’ISQ s’intéresse par ailleurs au poids des dettes sur les marges de crédit, qui s’est « fortement accru ». Résultat, les familles ont plus souvent recours au crédit qu’auparavant, constate l’analyste Marc-André Gauthier, son auteur.

Ainsi, environ trois familles sur quatre ont contracté des dettes en 2012, alors qu’elles n’étaient que deux familles sur trois dans ce cas en 1999.

Stabilité des dettes immobilières

« On observe surtout un recours significativement plus élevé aux cartes et aux marges de crédit ainsi qu’aux prêts automobiles, note l’ISQ. Ces changements de comportement financier se sont notamment traduits par un accroissement du poids des dettes sur marge de crédit, celui-ci représentant dorénavant 11 % de l’ensemble des dettes des ménages en 2012, contre 4 % en 1999 ».

Par contre, souligne l’étude, « contrairement à ce à quoi l’on aurait pu s’attendre, le poids relatif des dettes immobilières est demeuré stable malgré la hausse de la valeur des emprunts hypothécaires ».

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