La Banque du Canada (BdC) a décidé hier de ne pas modifier le taux cible du financement à un jour, qui reste donc à 0,5 %, rapporte La Presse canadienne.

La banque centrale souligne que l’inflation a évolué conformément aux perspectives présentées dans son Rapport sur la politique monétaire de juillet. Ainsi, l’inflation mesurée par l’IPC (Indice des prix à la consommation) global demeure près de la limite inférieure de la fourchette cible qu’elle avait fixée, notamment en raison de la baisse des prix des produits énergétiques de consommation.

CROISSANCE MONDIALE PLUS FAIBLE

La croissance de l’économie mondiale a été un peu plus faible que prévu cette année, mais la dynamique laissant présager un redressement en 2016 et 2017 reste largement la même, précise l’institution dans un communiqué.

En 2016 et 2017, les effets positifs de la baisse des prix de l’énergie et des conditions financières généralement expansionnistes devraient être de plus en plus manifestes, ajoute-t-elle. Et aux États-Unis, l’économie devrait continuer à croître à un rythme solide, la demande intérieure privée étant particulièrement vive, ce qui est important pour les exportations canadiennes.

REBOND DE L’ÉCONOMIE CANADIENNE

De son côté, l’économie canadienne a rebondi, comme prévu en juillet, observe la BdC. Les dépenses des ménages continuent à soutenir l’activité économique et devraient progresser à un rythme modéré au cours de la période de projection.

Toutefois, la baisse des prix du pétrole et d’autres produits de base observée depuis l’été a fait reculer davantage les termes de l’échange du pays et modère les investissements des entreprises et les exportations dans le secteur des ressources.

La banque estime que la croissance du produit intérieur brut réel se situera à un peu plus de 1 % en 2015 avant de se raffermir pour s’établir à environ 2 % en 2016 et 2,5 % en 2017.

RETOUR AU PLEIN RÉGIME EN 2017

En conséquence, affirme-t-elle, on peut s’attendre, « vers le milieu de 2017 », à ce que l’économie nationale tourne de nouveau à plein régime et que l’inflation revienne de façon durable à la fourchette cible fixée.

Pour Benoit Durocher, économiste principal chez Desjardins, le statu quo annoncé hier « n’est pas une surprise » puisque tous les prévisionnistes anticipaient une telle décision.

Les autorités monétaires ont toutefois diminué leurs prévisions de croissance pour le 4e trimestre de 2015 ainsi que pour l’ensemble de l’année 2016, observe-t-il. Un ajustement justifié « par une diminution plus importante que prévu des prix des matières premières ainsi que par un recul plus prononcé des intentions d’investissement dans le secteur de l’énergie ».

VERS UN STATU QUO PROLONGÉ DES TAUX

Son analyse? « Les nombreux risques entourant les perspectives économiques et la présence de capacités excédentaires de production au moins jusqu’en 2017 militent en faveur d’un statu quo prolongé des taux d’intérêt directeurs au pays. »

Dans ces conditions, conclut l’économiste, la prévision faite par Desjardins d’une première hausse du taux cible des fonds à un jour au début de 2017 « demeure appropriée ».

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