Les comportements autodestructeurs en matière d’argent trouvent probablement leur origine dans la petite enfance, avance Angela Self, chroniqueuse au quotidien Globe and Mail.

Angela Self en arrive à cette conclusion à la suite d’un entretien qu’elle a eu avec le Dr Brad Klontz, spécialiste en psychologie financière et co-auteur du livre Mind over Money. Selon cet expert, les personnes qui éprouvent des problèmes d’argent ne seraient pas plus stupides ou paresseuses que les autres, mais marquées par des événements forts qui se seraient déroulés alors qu’elles étaient toutes jeunes. « Les gestes financiers autodestructeurs que nous posons sont motivés par des forces psychologiques qui se situent à l’extérieur de notre éveil conscient. Leurs racines sont solidement ancrées dans notre mémoire d’enfant », dit-il en substance.

Par exemple, un bambin grognon que sa mère emmène au magasin pour lui ramener le sourire pourrait associer la bonne humeur à l’achat de biens. Par ailleurs, un enfant qui se fait voler son allocation hebdomadaire par son grand frère pourrait développer une propension à dépenser son argent sur-le-champ. En effet, s’il le garde, il sait qu’il se le fera dérober. Enfin, les personne qui, enfants, n’ont jamais eu de beaux objets neufs risquent de gâter excessivement leurs rejetons.

Étonnée par les hypothèses du Dr Klontz, Angela Self relate ses souvenirs lointains. Toute petite, elle se rappelle qu’une vendeuse du magasin Eaton lui avait dit que ses parents devraient l’aimer beaucoup pour lui offrir des jeans si coûteux. Elle se souvient également de cet homme riche qui, à l’article de la mort, lui a confié qu’il aurait dû profiter davantage de la vie pendant qu’il était en santé. Surtout, elle se rappelle que sa mère fauchée lui achetait des friandises en les payant par carte de crédit. « Ces trois événements expliquent sans doute pourquoi je suis dysfonctionnelle en matière d’argent », avoue-t-elle.

Les théories du Dr Klontz peuvent sembler frivoles. Cependant, elles nous incitent à nous questionner sur des problèmes concrets. Ainsi, comment expliquer que 60 % des Canadiens ne parviennent pas à boucler leur budget familial et vivent d’un chèque de paie à l’autre ? Que tout le monde sait qu’il faut faire attention aux dépenses, mais que la dette des ménages canadiens atteint des sommets historiques ?

« Si nous voulons faire des choix sensés, nous devons comprendre d’abord pourquoi nous en faisons des mauvais. Lorsque nous aurons éclairé ce point, nous serons en mesure de créer de la richesse et n’en dormirons que mieux », conclut Angela Self.