Les investisseurs qui décaissent leurs placements par le biais d’un programme de retraits systématiques (PRS) doivent connaître tous les tenants et aboutissants de cette formule, rappelle Morningstar Canada.

Principalement destinés aux retraités et aux personnes qui retournent aux études, les PRS (qui sont propres aux fonds communs, notamment ceux de série T) présentent plusieurs attraits.

Le plus intéressant est l’efficience fiscale. En effet, chaque retrait se divise en deux éléments : un remboursement de capital et un gain (ou une perte) en capital. La partie « remboursement de capital » est versée au client en franchise d’impôt, car celui-ci se trouve à récupérer son propre argent. De son côté, l’élément « gain en capital » jouit d’une mesure d’allégement fiscal, car seule la moitié du gain est imposable. La beauté des PRS, c’est que le remboursement de capital compose la plus grande partie des retraits systématiques.

Morningstar Canada donne l’exemple d’une personne qui investit un héritage de 100 000 $ dans un fonds commun de placement et qui a besoin de 500 $ par mois. Au moment de l’achat, les parts valent 10 $ chacune. Lors du premier retrait, les parts ont monté à 10,05 $. Cette personne doit donc vendre 49,75 parts pour obtenir ses 500 $. Selon Morningstar Canada, la somme sera répartie ainsi : 497,51 $ en remboursement de capital (libre d’impôt) et 2,49 $ en gain en capital. La facture fiscale sur ce retrait s’élèvera à … 0,50 $, sur la base d’un taux marginal d’imposition de 40 %.

On comprend donc pourquoi de nombreux retraités canadiens choisissent d’adhérer à un PRS.

Cependant, une mauvaise gestion des retraits systématiques peut conduire à l’épuisement du capital du vivant du retraité. Aussi faut-il s’assurer que le taux de rendement des placements réussit à compenser les montants qui sortent du compte.

Afin d’éviter de se retrouver sans le sou de son vivant, il serait avisé de greffer d’autres sources de revenus aux PRS. Les retraits d’un FERR, les prestations d’une rente viagère ou celles d’un contrat de fonds distinct à retraits minimum garantis pourraient faire l’affaire.

En principe, plus la combinaison d’actifs est prudente, plus le taux de retrait devrait être faible pour assurer la durabilité du capital. Un retraité qui compte principalement sur son PRS et qui a une faible tolérance au risque devrait s’aligner sur ce que rapporte un portefeuille d’obligations. Étant donné que ces produits génèrent de 3 % à 3,5 % par année, les retraits d’un PRS devraient être calqués sur ce rendement, note Morningstar Canada.

Les conseillers qui mettent sur pied des PRS pour leurs clients doivent faire attention aux logiciels de projections de revenus. En effet, la volatilité des cours peut générer des rendements erratiques, momentanés certes, mais qui peuvent rogner de façon significative le capital des clients durant ces périodes. Voilà pourquoi « il faut toujours dévier un peu » et bien établir les hypothèses de travail, suggère Morningstar Canada.