Troubles politiques et militaires en Libye, catastrophe naturelle au Japon, marchés boursiers volatils : les épargnants et les investisseurs en ont plein les bras ces jours-ci. Or, ils commettraient une erreur de taille s’ils cherchaient à réorganiser leurs portefeuilles en fonction de ces événements, indique Rob Carrick, chroniqueur au quotidien The Globe and Mail.

Il rappelle que la répartition d’actifs idéale est celle qui correspond aux besoins à long terme des investisseurs, non pas aux théories qu’ils élaborent sur la direction future des Bourses ou à leur opinion sur ce que le Japon devrait faire pour sortir de son marasme. En effet, ceux qui réagissent à un sentiment de peur ou à un moment d’exaltation devront vraisemblablement en payer le (fort) prix.

Rob Carrick est d’avis que les investisseurs devraient rééquilibrer leurs portefeuilles une ou deux fois par année. Le processus peut être simple. Par exemple, supposons que la répartition visée est de 50 % en actions et de 50 % en obligations. Avec la bonne tenue des Bourses, il est possible que cette proportion se situe aujourd’hui à 70 % – 30 %. Que faut-il faire? Vendre suffisamment d’actions pour ramener le portefeuille à 50 % – 50 %.

Maintenant, comment faire pour bien gérer les actions? « Une règle d’or veut qu’on ne détienne jamais plus de 5 % de son actif en actions dans un seul titre, et jamais plus de 15 % dans un seul secteur », dit Rob Carrick. À cet effet, il exhorte les investisseurs prudents à ne pas prendre l’indice S&P/TSX comme instrument de référence. Pourquoi? Parce que le S&P/TSX est concentré, cyclique et volatil.

En effet, les secteurs de l’énergie et des matières premières le composent à près de 50 %, et le secteur financier, à 30 %. Par conséquent, ils doivent faire attention à de nombreux fonds communs d’actions canadiennes et aux fonds négociés en Bourse qui reproduisent le S&P/TSX.

Ces investisseurs seraient avisés de diversifier leurs actifs en actions en optant pour des titres des secteurs de la consommation de base, des produits de santé et de la technologie. Comme ces secteurs sont faiblement représentés au Canada, il leur faudra acheter des fonds spécialisés, ou encore des actions sur le marché américain.

Parmi les fonds qui offrent une diversification qui lui semble intéressante, Rob Carrick suggère Investors Entreprises québécoises, Mackenzie Cundill Canadien sécurité, Manuvie Dividendes, RBC Nord-Américain de valeur et Trimark Dividendes canadiens Plus. « Ces fonds ont produit des rendements solides, même s’ils étaient exposés à moins de 50 % aux secteurs de l’énergie et des matières premières », constate le chroniqueur.

Pour ce qui est des obligations, les investisseurs qui s’inquiètent de la hausse annoncée des taux d’intérêt devraient choisir des titres qui viennent à échéance dans cinq ans ou moins. En effet, leur prix a tendance à moins fluctuer que celui des obligations à long terme.