Une étude spéciale dévoilée par les Services Économiques TD conclut que les investisseurs ne devraient pas compter sur un rendement avoisinant les 10 % annuellement pour faire gonfler leurs portefeuilles au cours des 10 prochaines années.

À partir de perspectives de rendement à long terme estimées pour les trois principales catégories d’actifs (liquidités, obligations, actions) et en fonction de projections des facteurs économiques fondamentaux, les économistes concluent qu’un portefeuille diversifié devrait plutôt offrir un rendement annuel moyen de 5 % à 7 % au cours de la prochaine décennie.

Puisque la majorité des épargnants doivent prendre des décisions de placement en fonction des rendements financiers attendus à long terme, le véritable enjeu consiste donc à évaluer de façon prudente les rendements futurs estimés des principales catégories d’actifs.

Les actions
Le rendement annuel des actions mondiales, américaines et canadiennes devrait se situer autour de 7,5 %. « Cette estimation ne tient pas compte d’une possible augmentation des ratios cours/bénéfice. En d’autres termes, aucun jugement n’est porté sur les valorisations actuelles des actions. L’estimation tient compte du risque encouru par l’investisseur, du niveau des taux d’intérêt futurs ainsi que des perspectives de croissance des bénéfices », affirme Craig Alexander, premier vice-président et économiste en chef à la Banque TD.

De façon plus spécifique, les actions canadiennes pourraient ainsi générer un rendement annuel moyen de 7,9 % en tenant compte d’un rendement de dividende annuel de 1,9 %.

Les actions américaines devraient offrir un rendement semblable à celui des actions canadiennes, l’indice S&P 500 pourrait ainsi s’apprécier de 7,8 % annuellement pour cette même période.

Les actions des pays émergents devraient offrir un taux de rendement annuel dans les deux chiffres. Cependant, cette estimation reflète le plus grand risque associé à de tels placements. En fait, l’indice MSCI Marchés émergents pourrait offrir un rendement de l’ordre de 11 % à 12 % advenant une forte croissance économique des pays concernés.

Les liquidités
Les économistes de la TD soulignent que « les taux d’intérêt à court terme devraient se situer, en moyenne, entre 3,25 % et 4 %, si la Banque du Canada maintient sa cible d’inflation à 2 % et que l’économie canadienne croît à un rythme de 2 % par année au cours la prochaine décennie ». Compte tenu de la hausse anticipée des taux, et en tenant compte de leur faiblesse actuelle, le rendement annuel des liquidités devrait davantage se situer à 3,40 %.

Les obligations
Les taux des obligations devraient augmenter par rapport à leur niveau actuel, ce qui engendrera des pertes en capital, surtout dans le cas des obligations à long terme. « Une obligation achetée aujourd’hui, au taux courant, perdra de la valeur quand les taux d’intérêts augmenteront », explique Craig Alexander. Si les taux d’intérêt retournent graduellement à des niveaux plus normaux, le rendement annuel moyen de l’indice obligataire universel DEX au cours des dix prochaines années ne sera que d’environ 4 %.

Conclusion : les actions pour doper le rendement
« Le faible rendement des titres à revenu fixe, en particulier lorsque les banques centrales augmentent les taux d’intérêt et que les obligations entraînent des pertes en capital, signifie que les investisseurs devront se tourner vers les actions pour stimuler le rendement de leurs portefeuilles », précise M. Craig Alexander.

Néanmoins, les investisseurs ne devraient pas compter sur un rendement annuel avoisinant les 10 % pour leurs portefeuilles, puisqu’il demeure important d’avoir des attentes et des hypothèses réalistes au moment d’élaborer un plan financier. De ce fait, et en fonction de l’étude, le portefeuille de type « revenu » devrait générer un rendement de 5 %, celui dit « équilibré », de 5,7 %, et le portefeuille de type « croissance », de 6,8 %.