Bon nombre de clients restent échaudés par la crise financière de 2008, qui a sérieusement malmené la valeur de leur portefeuille d’investissement. Depuis, ils nourrissent de nouvelles attentes envers leur conseiller, notamment qu’il leur donne l’heure juste sur l’état des marchés et les tendances qui s’en dessinent. Cette question fera partie des thèmes abordés au prochain colloque organisé par le Conseil des fonds d’investissement du Québec (CFIQ), le volet québécois de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC).
Par ce nouvel événement, qui se tiendra le 17 mai 2012 à Montréal, le CFIQ s’adresse pour la première fois directement aux conseillers et leur offre potentiellement jusqu’à six unités de formation continue (UFC). D’autres événements pendant l’année continueront de s’adresser aux gestionnaires des firmes membres du CFIQ.
« Dans l’environnement économique actuel, il faut que les conseillers soient à l’aise de parler d’économie et de marchés. Le rôle des conseillers est d’inspirer confiance à leurs clients. Il faut donc qu’ils sachent de quoi ils parlent quand ils abordent ces sujets », affirme Stéphane Langlois, président du conseil du CFIQ et de BLC Services Financiers, à la Banque Laurentienne. Le CFIQ a mené un sondage en ligne en 2011 auprès des conseillers afin d’évaluer leur intérêt envers un colloque de ce type. On leur a aussi demandé les thématiques qu’ils aimeraient voir aborder.
En fonction des réponses au sondage, plusieurs sections ont été prévues sur une journée de présentations. Pour le thème « Marchés et économie », les conférenciers sont Michel Pelletier, premier vice-président, titres à revenu fixe, d’Investissement Standard Life et Stéfane Marion, économiste et stratège en chef à la Banque Nationale. Côté « Réglementation et conformité », les conseillers pourront entendre Patrick Déry, surintendant de l’assistance à la clientèle, de l’indemnisation et de la distribution auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le thème « Produits et tendances » et celui « Administration et technologie » feront aussi l’objet de présentations lors du colloque.
Une période difficile pour les obligations
Dans un contexte de faibles taux d’intérêt et de rendements boursiers incertains, les décisions d’investissement demandent du doigté, souligne M. Pelletier. Une hausse probable des taux d’intérêt rend moins intéressants les nouveaux investissements dans des fonds d’obligations. D’un autre côté, les marchés boursiers ne montrent pas de signes de hausses régulières à moyen ou à long terme.
« Nous sommes en quelque sorte forcés d’essayer de produire le plus de rendement courant dans les portefeuilles, tant du côté des actions que des obligations. En d’autres mots, on compte beaucoup moins sur le gain en capital, détaille M. Pelletier. Nous n’investissons pas nécessairement en vue d’avoir des hausses de prix dans les obligations, ni même dans les actions où pourtant l’on pense qu’elles auront lieu. Notre premier moteur d’investissement en ce moment, c’est l’obtention d’un revenu. »
Une hausse des taux d’intérêt fera baisser automatiquement la valeur des fonds d’obligations. Pour l’investisseur, cela signifie qu’il est préférable de miser sur un fonds dont le gestionnaire a réduit la durée des termes, atténuant ainsi les risques liés à une hausse des taux d’intérêt. Du côté boursier, les actions à dividendes élevées peuvent permettre d’aller chercher ce rendement courant. En cas de revirement des marchés, en raison par exemple d’une dégradation de la situation en Europe, ces actions offriront plus de stabilité. « Les marchés boursiers se transigent à des multiples relativement acceptables. Les marchés ne sont ni chers ni bon marché actuellement », estime M. Pelletier.
La démarche générale à adopter actuellement consiste donc à opter pour les actions plutôt que pour les obligations, qui présentent plus de risque d’une certaine manière, souligne le spécialiste du secteur des obligations. Plusieurs gestionnaires de fonds d’obligations interviennent activement en ce moment pour réduire les risques associés à une hausse des taux d’intérêt. Bon nombre de fonds en Amérique du Nord sont également surpondérés en obligations de sociétés. Les rendements plus élevés de ces obligations offriront un coussin en cas de baisse des cours boursiers.
Répartition d’actifs
Les évolutions subtiles des marchés font en sorte que plusieurs clients préfèrent remettre la répartition de leurs actifs entièrement entre les mains de gestionnaires. Cela explique la popularité croissante des fonds équilibrés ou des solutions gérées, croit M. Langlois. « Avec la correction boursière en 2008, les gens ont eu peur. Au lieu d’essayer de choisir entre un produit ou un autre, ils confient à un gestionnaire le choix des types d’actifs », explique-t-il.
Les produits comme les fonds équilibrés ou les autres formes de solutions gérées libèrent aussi les conseillers d’une partie des tâches. Cela leur permet d’avoir plus de temps pour parler à leurs clients, souligne le président du conseil du CFIQ. Les clients apprécient désormais avoir des explications plus précises sur l’évolution de l’économie et des marchés.
Les détails du 1er Colloque du conseil en fonds d’investissement sont disponibles en cliquant ici.
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Cet article est tiré de l’édition de mai du magazine Conseiller. Consultez-le en format PDF.