La peur d’avoir peur est moins réelle cet été.

Ce qui est positif, en cette fin d’été, c’est que les investisseurs ont de faibles attentes. La présumée contagion par les turbulences de la zone euro ne s’est pas produite. Examinons les points positifs un an après.

2011 est une année que les investisseurs préfèrent oublier. Depuis la fin juillet 2011, la Bourse de Toronto a perdu 12 %, la Bourse américaine a progressé de 8 % et les autres Bourses mondiales ont reculé de 8 %.

Quant à l’été 2012, il offre un meilleur rendement aux investisseurs boursiers.

Selon les pays, les profits des entreprises ont augmenté de 19 % aux États-Unis et de 5 % à 10 % dans les autres pays avancés. Toutefois, les cours boursiers n’ont pas suivi cette excellente performance des profits, hantés par des craintes de contagion suscitées par les problèmes européens.

La majorité des pays de la zone euro sont maintenant en récession. Durant l’été 2011, la réaction des Bourses, à l’échelle planétaire, était vive et dans un état de panique.

Le monde économique ne s’est pas écroulé depuis, malgré les problèmes persistants et latents des pays de la zone euro.

Ce qui est positif en cette fin d’été, c’est que les investisseurs ont de faibles attentes. Les mauvaises nouvelles économiques sont mieux absorbées par les marchés financiers. Le consensus des économistes croit que le creux de la récession est actuellement en vigueur dans la zone euro et prévoit un certain redressement d’ici la fin de l’année. Les bourses réagissent positivement trois à six mois avant une amélioration réelle des économies.

L’économie des pays avancés est fragile et le sera encore pour de nombreuses années, condamnée à des niveaux de croissance très modestes et sensibles aux affres de récessions régulières. Le côté positif, actuellement, réside dans la réaction des investisseurs qui réalisent et assimilent cette faiblesse économique. Les Bourses pourraient enregistrer des rebonds intéressants, quand il y a des revirements plus positifs qu’anticipés. Les attentes sont tellement faibles que les investisseurs ne réclament plus autant les programmes de stimulation budgétaire même dans les pays qui en ont les moyens. Leurs espoirs reposent sur les programmes de stimulation des banques centrales.

Parmi les agents économiques, les dépenses des consommateurs sont les plus importantes, suivies par les dépenses d’investissement des entreprises et des gouvernements.

Si les attentes sont faibles et que la résilience l’emporte, la confiance envers l’économie se maintiendrait plus aisément, et les entreprises seraient plus aptes à investir dans de nouveaux équipements.

Le raisonnement rationnel l’emporte graduellement sur les impulsions émotives, dans les marchés financiers.

Stratégies d’investissement suggérées dans le contexte actuel :

  • Maintenir une exposition minimale en actions, car la possibilité de réaliser de bons rendements d’ici la fin de l’année pourrait surprendre;
  • Réduire l’exposition dans le marché obligataire en cas de hausse des taux d’intérêt à long terme;
  • Maintenir une exposition suffisante dans les fonds alternatifs qui peuvent bénéficier des hausses ou des baisses des marchés boursiers, car ce marché demeure fragile.

William-André Nadeau est chroniqueur financier. Il publie aux deux semaines un billet traitant des marchés, de placements et de gestion.