Les régimes de retraite individuels (RRI) ont connu un essor de popularité au début des années 2000, grâce à un assouplissement des règles les régissant. Après une dizaine d’années, il est utile de rappeler les spécificités de ces régimes enregistrés s’adressant principalement aux dirigeants de PME.

« Un RRI ce n’est pas juste un gros REER. C’est quand même un régime à prestation déterminée, avec ce que ça apporte de complexité », explique à Conseiller.ca Nathalie Bachand, actuaire de formation et planificatrice financière chez Bachand Lafleur, groupe conseil. Mme Bachand présentait la semaine dernière une conférence devant des membres de l’APFF sur le thème des RRI.

Si les RRI connaissent une grande popularité auprès des entrepreneurs, c’est qu’ils comportent des avantages importants. Comme il s’agit d’un régime à prestation déterminée, il y a une rente prévue à la retraite qu’il faut financer pendant la vie active du dirigeant. Cela permet de faire des contributions à l’abri de l’impôt plus importantes que dans un REER. « Et plus on va approcher du début du paiement de la rente, plus il faut mettre d’argent dans le régime », souligne Mme Bachand.

Spécificités
On peut faire face à certains problèmes lors de la mise en place des RRI et ensuite pendant leur administration. Toutes ces difficultés sont surmontables et il faut surtout être conscient qu’il s’agit d’un outil ayant ses propres caractéristiques. Il est notamment important que les différents acteurs impliqués dans la gestion du RRI soient au courant des responsabilités de chacun. « Le conseiller en placement va souvent agir comme courroie de transmission entre le client et l’actuaire », indique Mme Bachand.

Dans le cas des RRI proposés par les compagnies d’assurance, c’est l’institution qui fournit tous les services : actuariat, placement et administration. Dans le cas des RRI créés dans une structure de fiducie, il y a plusieurs acteurs indépendants qui coordonnent leur travail, ce qui offre une certaine flexibilité.

Lors de l’année de la mise en place du RRI, il faut faire attention aux contributions REER qui ont déjà été faites pendant l’année, puisque les deux types de contributions ne sont pas cumulables. Une fois à la retraite, les modalités de décaissement peuvent aussi être différentes. À noter également, l’Agence du revenu du Canada (ARC) semble depuis trois ou cinq ans regarder de plus près les chiffres qui ont été utilisés au moment de la mise en place d’un RRI, quitte à retourner plusieurs années en arrière.