L’environnement économique actuel rend les stratégies d’investissement particulièrement difficiles à élaborer. Comment y voir clair?

D’un côté, la croissance économique est famélique, tout comme celle des profits, et les actions des marchés développés coûtent cher. De l’autre, la remontée progressive de l’emploi et des salaires aux États-Unis fait rêver à une relance de la première économie mondiale.

Dans ces conditions, comment élaborer un plan qui tient la route? Voici comment le chroniqueur financier Scott Barlow, du Globe and Mail, perçoit de son côté les marchés financiers.

1. Il y a trop d’argent pour trop peu de croissance

Les stimulis sans précédent des banques centrales sont restés prisonniers du système financier, sans se rendre à l’économie « réelle », indique-t-il, citant Matt King, analyste à Citi credit. Il y a des tonnes de capital à investir, à la recherche d’opportunités de croissance qui se font rares, croit M. Barlow.

Cela entraîne la formation de mini-bulles, dont la vie est de courte durée. La remontée de 41,3 % du pétrole brut entre mars et juin 2015, qui n’a été qu’une embellie, en constitue un bon exemple.

2. Les taux d’intérêt vont grimper… lentement

Le consensus veut que la Réserve fédérale américaine augmente son taux directeur une seule fois en 2016. Toutefois, la fragilité de l’économie devrait garder les taux d’intérêt assez bas. Cela représente une bonne nouvelle pour les investisseurs misant sur des produits offrant des dividendes. Les rendements obligataires ne devraient pas augmenter au point de réduire l’attrait des fonds d’investissement liés à l’immobilier et autres actifs orientés sur le revenu.

3. Une forte reprise de l’économie américaine reste incertaine

Comme le rappelait l’économiste en chef de la CIBC, Avery Shenfeld, la croissance de l’emploi et la baisse de la consommation aux États-Unis envoient un signal contradictoire au marché depuis deux trimestres. Confiant, M. Shenfeld croit que la hausse de l’emploi finira par se traduire en une augmentation de la consommation, laquelle encouragera la Réserve fédérale américaine à hausser son taux en septembre.

Mais Scott Barlow rappelle qu’une augmentation des taux d’intérêt peut avoir un impact négatif sur les marchés. Celle de la Fed en décembre a notamment mené à une flambée de ventes dans le marché des obligations à haut rendement. De plus, les économistes notent que la valeur actuelle des marchés ne reflète pas une hausse de taux de la Fed en septembre. Cette augmentation causerait aussi de la volatilité, affirme-t-il.

4. Ne comptez pas trop sur la Chine

Pendant plusieurs années, la croissance de la Chine générait de 25 à 30 % de la croissance mondiale. Mais la locomotive montre des signes de défaillance, notamment en raison d’une trop grande capacité industrielle par rapport à la demande et à un nombre important de mauvais prêts. Selon la Royal Bank of Scotland, un quart des prêts bancaires en Chine sont déjà non-performants.

5. Il faudra apprendre à se débrouiller dans les marchés canadiens

Le prix du brut reste bas, la relance de l’exportation manufacturière ne semble pas imminente, mais la consommation intérieure soutient l’économie canadienne. Cela peut-il durer? Le chroniqueur ne prévoit pas un effondrement aux investisseurs canadiens, mais plutôt une période « ennuyante », avec une faible croissance et de faibles rendements.

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