Plus de sept Français sur 10 se disent inquiets pour leur retraite et un sur trois s’estiment mal, voire pas du tout formés pour gérer leur épargne.

Seul un quart d’entre eux pensent qu’ils disposeront de ressources suffisantes après qu’ils auront quitté le marché du travail, tandis que plus de 80 % des sondés craignent de manquer d’argent à ce stade de leur vie, indique Le Monde, qui reprend les données d’une enquête publiée mardi par l’association Le Cercle des épargnants et la firme de sondages Ipsos.

Si, dans l’ensemble, un quart des répondants (26 %) déclarent ne jamais penser à la retraite, cette proportion baisse considérablement avec l’âge, puisque 47 % des 45-59 ans avouent être préoccupés par cette question.

L’ASSURANCE VIE PLÉBISCITÉE, DEVANT LES LIVRETS DE DÉPÔT

L’enquête d’opinion révèle également que la principale motivation des épargnants est de se créer un coussin de sécurité (67 %), loin devant le financement de leurs besoins durant leurs vieux jours (29 %) et l’anticipation d’une possible situation de dépendance (25 %).

Interrogés sur ce qu’ils considèrent être « les meilleurs produits pour épargner », près de la moitié (44 %) des sondés ont répondu l’assurance vie, tandis que 35 % ont plutôt mentionné les livrets de dépôt réglementés, tels les livrets A ou de développement durable et solidaire. Les deux autres grands moyens d’économiser les plus souvent cités ont été le plan épargne logement, à égalité avec l’épargne salariale (27%).

Le sondage relève aussi que la grande majorité des épargnants (78 %) sont bien conscients du bas niveau actuel des taux d’intérêt. Face à ce constat, leurs réponses sont néanmoins bien différentes selon leur situation et les moyens dont ils disposent. Ainsi, seul un consommateur sur cinq se dit prêt à s’orienter vers des placements plus performants mais impliquant l’immobilisation de son épargne durant plusieurs années. De même, 11 % des sondés seulement se tournent vers l’immobilier, et moins de 7 % vers des placements plus risqués.

« L’ABSENCE DE CULTURE FINANCIÈRE NOURRIT L’INQUIÉTUDE »

D’après une récente étude de BlackRock menée dans 18pays auprès de 28 000 personnes, dont 1 000 Français, plus de 80 % de ces derniers conservent une part très importante de liquidités et se montrent réticents à investir en Bourse, surtout depuis la crise de 2008. Ce qui en fait « les épargnants les plus pessimistes au monde », écrit Le Monde. Si l’on en croit BlackRock, leur actif financier est essentiellement composé de liquidités (59 %), de contrats d’assurance vie (18 %), d’investissements immobiliers (9 %) ainsi que d’actions, de fonds communs de placement et autres obligations (9 %).

L’enquête du Cercle des épargnants montre par ailleurs qu’un tiers des Français se sentent insuffisamment formés pour bien gérer leur épargne, tandis qu’une proportion identique aimerait recevoir davantage d’aide pour faire fructifier leur argent. À noter que ce sentiment est particulièrement répandu parmi les jeunes travailleurs et chez les personnes seules. Enfin, seul un répondant sur trois déclare suivre l’actualité financière et économique dans les médias et près des deux tiers (59 %) pensent que leurs économies servent avant tout à financer l’activité des banques et à faire rouler les marchés financiers.

« Ces chiffres sont inquiétants, car ils confirment qu’il existe une fracture persistante entre ceux qui maîtrisent les questions financières et ceux qui sont perdus. Cette absence de culture financière nourrit l’inquiétude diffuse autour des retraites », souligne Brice Teinturier, directeur général délégué à Ipsos.

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