Le durcissement des règles fiscales encadrant les grandes fortunes en Grande-Bretagne ces dernières années incite quelques super riches résidents à faire leurs valises, rapporte Le Monde.

Avec un nouveau tour de vis fiscal prévu pour avril, « les immenses avantages fiscaux que Londres offrait autrefois aux riches étrangers s’érodent progressivement », note le quotidien.

L’origine de ce mini exode réside dans le fait que le statut des résidents dits « non domiciliés » sera prochainement appelé à changer. Cela concerne des étrangers qui habitent au Royaume-Uni, mais se prévalent du fait qu’ils sont seulement « de passage » pour quelques années, un stratagème qui leur permet de payer de l’impôt uniquement sur l’argent qu’ils font venir dans le pays et de mettre tout le reste à l’abri du fisc.

UN STATUT FISCAL PRIVILÉGIÉ

Instauré au XIXe siècle durant les guerres napoléoniennes, ce régime très particulier attire depuis des décennies oligarques russes, émirs du Moyen-Orient ou armateurs grecs, entre autres.

« Ceux-ci paient des impôts sur les quelques millions nécessaires à leur luxueux train de vie, tandis que leurs milliards détenus hors des frontières britanniques sont exemptés », résume le journal français.

Le hic pour cette clientèle dorée, c’est que depuis la crise financière de 2008, les gouvernements qui se sont succédé à la tête du royaume ont progressivement rogné quelques-uns de ces avantages. Après un certain nombre d’années sur le territoire, les « non domiciliés » doivent désormais payer un forfait s’ils veulent continuer à bénéficier de leur situation fiscalement privilégiée.

Surtout, à partir du mois d’avril, le statut de « non domicilié » à vie sera abrogé, souligne Le Monde. Auparavant, non seulement ce régime n’avait aucune limite, mais il était même possible d’en hériter, puisqu’« une personne née au Royaume-Uni et y ayant grandi pouvait faire valoir aux autorités fiscales qu’elle n’était que de passage »… Les particuliers fortunés ayant passé plus de 15 des 20 dernières années dans le royaume perdront désormais leurs avantages.

DESTINATION LA SUISSE, MONACO ET SINGAPOUR

Pour nombre d’entre eux, ce changement signifie la fin d’une époque, relève Le Monde, qui cite les propos d’un gestionnaire de fortune français et spécialiste en optimisation fiscale pour plusieurs multimillionnaires.

« Il faut comprendre que beaucoup de grandes fortunes basées au Royaume-Uni n’ont que peu de fidélité pour ce pays. Elles ne sont pas là pour le climat ou la gastronomie. Alors aujourd’hui, elles disent : “Quitte à payer, autant aller dans un pays plus agréable”. »

Et selon lui, ces destinations plus accueillantes ont pour noms le Portugal, la Suisse, Singapour et Monaco, mais aussi les États-Unis. Toutefois, Le Monde avoue être incapable de chiffrer précisément le nombre de départs, « d’autant que le mouvement relève plus du goutte-à-goutte que de la fuite soudaine et massive ».

Seul constat : cet exode concernerait principalement les très grandes fortunes, celles dont le patrimoine se compte en centaines de millions de dollars et qui partagent déjà leur temps entre plusieurs pays,

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