Le jeu des devises force les investisseurs canadiens à investir à l’étranger. Le point sur les meilleures destinations avec Vincent Lépine, stratège mondial à Gestion d’actifs CIBC.
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« Il y a des avantages pour les Canadiens à investir à l’étranger, ne serait-ce que pour réaliser des gains en devises. Voilà deux ans, la solution était d’investir aux États-Unis, où l’on a connu depuis des rendements intéressants. Mais aujourd’hui, ce marché-là est devenu dispendieux. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de rendements à y chercher, mais ce n’est pas la meilleure destination pour quiconque cherche à se diversifier à l’international », dit Vincent Lépine.
Selon l’expert, ce sont dans les marchés émergents que les Canadiens devraient placer une partie de leurs actifs, autant dans les marchés boursiers qu’obligataires. Il cite notamment la Chine, l’Inde, l’Indonésie, précisant que ces pays offrent une occasion de « réaliser un gain [en] devises ».
Le Brésil ne remporte pas sa faveur, cependant. « Il faut comprendre que les choses ont changé. On avait l’habitude d’associer ce pays à une forte croissance économique, malheureusement, ce n’est plus le cas. Le pays subit des problèmes fondamentaux, structurels, surtout sur le plan fiscal. L’économie dépendait fortement des matières premières et elle en souffre désormais. Et si le réal s’est bien porté l’année passée, son prix d’entrée actuel offre beaucoup moins de potentiel », dit Vincent Lépine.
Quant à la Chine, son attrait est à double tranchant. « Son potentiel est encore plus fort que n’importe où ailleurs dans le monde, mais ce n’est pas suffisant pour tirer des conclusions positives pour les investisseurs », prévient M. Lépine.
« La Chine présente beaucoup de risques en termes de changements de politique de la part des autorités monétaires. Ils pourraient laisser la devise s’affaiblir, et ce ne serait pas bon pour les investisseurs canadiens. Il faut comprendre qu’il s’agit d’une économie en transition, qui migre d’une ancienne façon de faire vers une nouvelle façon qui reste encore mal définie. C’est loin d’être clair que c’est un succès à nos yeux, donc pour l’instant nous restons prudents. »