Les 18-25 ans qui se montrent incapables de se bâtir un patrimoine financier « n’ont plus d’excuse », car « toutes les pièces du puzzle sont aujourd’hui en place » pour leur permettre d’y arriver, estime Alain Dubuc dans La Presse.
Dans un article publié la semaine dernière, l’éditorialiste du quotidien montréalais n’y va pas par quatre chemins : « L’emploi ne manque pas, les salaires augmentent plus vite que le coût de la vie et l’épargne est devenue non imposable grâce au compte d’épargne libre d’impôt » (CELI), assène-t-il.
Sa conclusion? « En prenant tôt de bonnes habitudes d’épargne, les adultes de la génération Z [nés de 1995 à 2001], qu’ils soient aux études ou sur le marché du travail, sont en mesure de se bâtir un pécule qui leur servira tantôt à l’achat d’une première maison malgré l’inflation immobilière, tantôt à faire le tour du monde, tantôt à profiter d’une retraite hâtive. » Pour étayer son propos, le chroniqueur prodigue aux jeunes « privilégiés » dix conseils judicieux, dont les cinq suivants.
1. LIMITER LES DÉPENSES
« Les entreprises sont passées maîtres dans l’art de te faciliter la dépense par l’envie et le désir. Il ne faut pas tomber en amour avec le plastique [carte de crédit] et préférer le papier [argent]. Pour un jeune, avoir une dette de 5 000, 10 000, voire 20 000 dollars sur ses cartes de crédit à du 20 % d’intérêt, c’est compromettre sa capacité plus tard à devenir propriétaire, par exemple », avertit Sébastien St-Hilaire. Pour éviter d’en arriver à une telle extrémité, le conseiller en placements de Valeurs mobilières Desjardins recommande aux jeunes travailleurs de gagner deux dollars avant d’en dépenser un. Et s’ils habitent en ville ou en première couronne, il leur suggère de reporter à plus tard l’achat d’une voiture et de voyager en utilisant les transports en commun, par exemple.
Prenant le cas d’un jeune de 18 ans qui cotiserait régulièrement à son CELI, Sylvain Lapointe, conseiller en investissement à Valeurs mobilières Peak, explique que, quand viendra le temps d’acheter une première maison, celui-ci pourra transférer « en deux ou trois ans » les sommes de son CELI à son régime enregistré d’épargne-retraite (REER) et encaisser les remboursements d’impôt, ce qui lui permettra d’augmenter sa mise de fonds. À l’achat, il retirera jusqu’à 25 000 dollars de son REER en franchise d’impôt dans le cadre du régime d’accession à la propriété (RAP), détaille Alain Dubuc. Résultat : « une personne qui avait 18 ans à la création du CELI a le droit d’y cotiser jusqu’à 63 500 dollars et, avec les rendements, le solde excède souvent cette limite ».
4. INVESTIR ADÉQUATEMENT
Et si les marchés s’effondrent dans six mois ou dans un an, que faire? Le jeune investisseur ne doit surtout pas s’affoler, puisqu’il est à la Bourse « pour le long terme », mais au contraire « prendre son courage à deux mains et continuer d’investir une somme régulière ». De cette façon, « il s’assurera d’acheter plus d’actions lorsque les prix prix baissent et moins lorsqu’elles deviennent chères. « Les achats périodiques se comportent souvent mieux en marchés baissiers parce qu’ils contribuent à atténuer les effets de la chute du prix des actions. »
5. FONDS COMMUNS OU FNB?
Le conseiller et Bernard Mooney se disent d’accord pour recommander aux 18-25 ans d’ouvrir un compte chez un courtier à escompte et de se procurer des FNB indiciels. « Si tu n’es pas passionné de la Bourse, tu ne devrais pas acheter des titres individuels de façon active », avertit Bernard Mooney.
Un million dans un CELI!
Selon Sylvain Lapointe, un jeune de 18 ans qui investit le maximum annuel permis dans son compte d’épargne libre d’impôt dans des FNB indiciels (rendement annuel anticipé de 5,5 %) aura amassé 124 000 dollars à l’âge de 30 ans, 316 000 dollars à 40 ans, 655 000 dollars à 50 ans… et un million à 57 ans. « Un million dans un CELI donne une rente de 40 000 dollars par année non imposable et sans jamais toucher au capital », calcule Alain Dubuc.