Graphique boursier
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Malgré les aléas de l’économie mondiale et les bas taux d’intérêt, les actionnaires ont été gâtés l’an dernier en dividendes, rapporte ZoneBourse.

Citant des données extraites de l’étude annuelle Global dividend index (en anglais seulement) que vient de publier la firme Janus Henderson, le site spécialisé en finance note que l’évolution des coupons à l’échelle planétaire atteint désormais un niveau « stratosphérique ». En 2019, les 3 000 plus importantes sociétés cotées dans le monde ont ainsi versé quelque 1 425 milliards de dollars à leurs actionnaires, ce qui correspond à un doublement sur les 10 dernières années.

Relevant que cette redistribution d’une partie des bénéfices des grandes sociétés cotées a pourtant enregistré une progression « modérée » de 3,5 % l’an dernier, ZoneBourse précise que ce sont les États-Unis qui caracolent en tête, avec un montant décaissé de 490 milliards de dollars, soit un tiers du total des dividendes versés à l’échelle internationale. À noter que le Japon a connu la plus forte augmentation sur 10 ans dans ce domaine avec une hausse vertigineuse de 170 %. Dans le Vieux Continent (hors Royaume-Uni), les entreprises françaises du CAC40 ont été particulièrement généreuses avec leurs actionnaires en leur distribuant quelque 63 milliards de dollars.

UN SECTEUR BANCAIRE PARTICULIÈREMENT GÉNÉREUX

ZoneBourse souligne que ce sont les compagnies pétrolières et l’industrie financière qui ont le mieux rémunéré leurs actionnaires durant cette période, alors que ces deux secteurs ont pourtant « largement sous-performé » sur le plan des rendements. La raison? « Ces sociétés aux parcours boursiers décevants veulent soigner leurs actionnaires pour les conserver », explique-t-on. Dans le secteur bancaire, JP Morgan Chase et HSBC figurent ainsi régulièrement dans le top 10 en termes de dividendes, alors qu’elles connaissent des difficultés. L’institution financière britannique a par exemple récemment annoncé son intention de réduire de 15 % ses effectifs mondiaux.

ZoneBourse relève par ailleurs que les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) « commencent à s’installer durablement dans ce type de classement ». Ainsi, la marque à la pomme qui ne possédait pas de culture de redistribution est devenue en l’espace de six ans l’un des champions dans ce domaine, tout comme Microsoft.

Selon le site web boursier, ce phénomène est l’une des conséquences « des politiques accommodantes des banques centrales qui facilitent les rachats d’actions et, par ricochet, les hausses mécaniques des bénéfices nets par action ». Un « environnement monétaire complaisant » qui permet aux entreprises cotées « de payer aujourd’hui davantage de dividendes à leurs actionnaires que d’intérêts à leurs créanciers », constate ZoneBourse.

Et la tendance n’est pas près de s’inverser, ajoute-t-il, puisque « les perspectives pour 2020 annoncent une nouvelle progression des dividendes de 4 %, ce qui permettrait de battre un cinquième record historique en cinq ans et de préserver un rythme dépassant, une fois encore, la croissance économique mondiale ».