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Le « Podcast de l’émergence » est une série de balados visant à faire découvrir le milieu de la finance québécoise. Le présentateur Pierre-Luc Poulin pose un regard extérieur sur une industrie qui n’a plus de secrets pour lui.

Investir à la Bourse exige beaucoup de travail et de discipline. On doit sans cesse se poser la question suivante : « peut-on faire mieux que les indices? » William André Nadeau, gestionnaire de portefeuille à Tactex, propose trois facteurs clés importants afin d’obtenir de meilleurs rendements.

Sélectionner des entreprises visionnaires en Bourses, des titres sous-évalués mais solides, et qui suscitent un engouement récent chez les investisseurs, sont donc trois facteurs à considérer lorsque vient le temps d’investir en Bourse, selon le gestionnaire William André Nadeau.

COMMENT RECONNAÎTRE CES ENTREPRISES?

D’abord, elles ont certaines caractéristiques. « Au niveau financier, elles font plus de ventes et de profit à long terme que les autres. Elles sont souvent chef de file dans leur domaine, elles ont une capacité d’innovation très développée et ont souvent été créées par un entrepreneur, dans son sous-sol », affirme William André Nadeau.

Rebondissant rapidement après les échecs, ces entreprises attirent les employés de talent et savent comment les motiver et les retenir. Les besoins des clients sont scrutés à la loupe, car ces entreprises créent, grâce à leurs innovations continues, des produits de qualité dont les coûts de production sont souvent radicalement plus faibles que ceux de leurs concurrents.

Une fois qu’elles s’imposent comme leader, ces compagnies sont pratiquement indélogeables. Aussi, elles surprennent les consommateurs et les analystes financiers grâce à une gestion de type transformationnelle, c’est-à-dire capable d’insuffler une direction claire et de mobiliser leurs équipes autour du changement.

FORTE CULTURE ORGANISATIONNELLE

Le mode de pensée des entreprises visionnaires provient de leur forte culture organisationnelle bien décrite dans l’étude de deux chercheurs de Harvard intitulée Bâties pour durer. Ce livre, l’un des meilleurs ouvrages en gestion des années 90, explique pourquoi les grandes organisations sont souvent sclérosées dans leur hiérarchie, où les décisions sont prises au sommet, alors que les entreprises visionnaires préfèrent décentraliser et aplanir l’organigramme hiérarchique.

Selon les chercheurs James Collins et Jerry Portas, qui ont étudié sur une période de 30 ans une quarantaine d’entreprises et leurs comparables, les rendements en Bourse des entreprises visionnaires sont nettement supérieurs aux indices boursiers.

Des exemples de ce type de compagnies visionnaires sont Amazon, Netflix, Apple (surtout à l’époque de Steve Jobs), Interactive Brokers, Google, Shopify et Etsy. Au Canada, l’histoire de Bombardier est un bel exemple. Il existe des milliers d’entreprises de ce style qui sont toutefois plus difficiles à identifier parce qu’elles sont de plus petite taille. Non seulement la croissance de leurs revenus est étonnament élevée à long terme, mais leurs dirigeants préfèrent souvent sacrifier des profits à court terme pour en réaliser de plus importants cinq, dix ou quinze ans plus tard. C’est lorsque ces entreprises dominent un vaste marché que leur marge de profits est plus élevée, car elles prennent des risques importants.

Un peu plus sur Pierre-Luc Poulin et le « Podcast de l’émergence »

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Détenteur d’un baccalauréat en administration des affaires, Pierre-Luc Poulin a poursuivi sa formation à l’Institut canadien des valeurs mobilières où il a obtenu le titre de fellow (FCSI). Après avoir travaillé dans les milieux financiers et bancaires, il est devenu, en janvier 2001, formateur indépendant. Outre la finance, il enseigne également en communication et marketing et est auteur de publications sur le marketing web, Warren Buffett, ainsi que de romans.

L’idée du « Podcast de l’émergence » lui est venue au printemps 2018, à la suite d’une rencontre avec des gestionnaires de patrimoine émergents du Québec. Pierre-Luc Poulin entreprend alors de les faire découvrir au public par ce balado, mais aussi la publication du livre Québec & cie : investir grâce aux gestionnaires en émergence du Québec, qui devrait paraître en novembre 2018.