Troupeau de moutons.
Photo : 123RF

Le « Podcast de l’émergence » est une série de balados visant à faire découvrir le milieu de la finance québécoise. Le présentateur Pierre-Luc Poulin pose un regard extérieur sur une industrie qui n’a plus de secrets pour lui.

Avec William-André Nadeau, gestionnaire de portefeuille à Tactex, nous avons examiné quelques facteurs de rendement importants lorsque vient le temps d’investir en Bourse. Cette semaine, il nous parle de l’effet moutonnier.

Une manière dont un gestionnaire peut ajouter de la valeur par rapport à un indice consiste à suivre les tendances, ce qui peut être fort profitable lorsqu’un marché est en croissance.

FAIRE COMME LES AUTRES

Chez l’humain, le lobe préfrontal contient des neurones miroir qui ont pour mission d’apprendre par imitation. « Nous sommes faits pour imiter les autres, indique William-André Nadeau. On fait ce que les autres font ».

S’il y a une mode, on aura tendance à la suivre. C’est pourquoi une marque va susciter rapidement de l’intérêt. C’est ce qui explique la « vague orange » qui a balayé les élections fédérales en 2011 et ce pourquoi la CAQ est entrée à l’Assemblée nationale.

« On imite les autres parce qu’il faut être accepté socialement », affirme M. Nadeau.

Cette propension à faire comme les autres se cache aussi derrière les euphories boursières. L’effet moutonnier apparaît notamment lors des krachs boursiers alors que les gens paniquent et qu’il y a un effet d’entraînement.

D’ailleurs, la Bourse est le pire endroit pour imiter : si on fait comme les moutons, on se fait tondre. Les moutons se font tondre à la Bourse parce qu’ils achètent quand les titres sont hauts, dans l’euphorie, et ils vendent dans la panique.

Mais il est difficile d’aller contre les tendances. « Ce n’est pas inné, dit William-André Nadeau. Une partie de la population aime être soumise à l’autorité. C’est pour ça que des dictateurs sont élus, même dans des pays démocratiques », explique-t-il.

Le même principe s’applique à la Bourse où il y a des façons simples de mesurer ce phénomène.

« Lorsqu’un titre grimpe pendant quelques mois, il a tendance à continuer sa hausse. C’est ce qu’on appelle le momentum. Ce mouvement se poursuit jusqu’au moment où il y a quelque chose qui casse », illustre M. Nadeau qui rappelle l’importance pour un investisseur d’étudier ce mouvement. « Et il y a des façons simples de le mesurer », rappelle le gestionnaire de portefeuille.

Découvrez la suite de cet entretien avec William-André Nadeau en écoutant l’intégrale du balado.

Avec la collaboration de Caroline Ethier.