Le « Podcast de l’émergence » est une série de balados visant à faire découvrir les gestionnaires émergents du Québec. Aujourd’hui : Michel Falk, cofondateur de FNBCapital.

Après 29 ans passés à la Banque Nationale, notamment comme président de Trust Banque Nationale et Banque Nationale Investissements, Michel Falk a effectué un virage à 180° et a tout laissé tomber pour se lancer en affaires. Avec deux collègues, Ralph Hartmann et Josée Béland, il a ainsi fondé FNB Capital en 2014.

« Je trouve l’expérience extraordinaire, car lorsqu’on s’occupe d’une grande équipe, une partie importante du temps est alloué à la gestion des ressources. Aujourd’hui, nous sommes trois, donc nous n’accordons aucune minute à la gestion des ressources! Ça me permet de me consacrer à ma passion : la gestion de portefeuille », confie Michel Falk.

Comme son nom l’indique, FNB Capital se concentre sur la clientèle institutionnelle à la recherche de portefeuilles uniquement construits avec des fonds négociés en Bourse (FNB).

« Nous avons refusé quelques particuliers fortunés parce que c’est un autre modèle d’affaires. Cela comporte plus de conformité, plus de risques. Nous voulions minimiser les tâches administratives et optimiser le temps accordé à la gestion de portefeuille », explique-t-il.

La firme indépendante a accès aux nombreux FNB disponibles en Amérique du Nord, ce qui lui permet d’investir dans tous les marchés boursiers du monde, une multitude de pays, plusieurs sortes de titres, ou encore des placements non traditionnels. Différents styles d’investissement peuvent également être appliqués.

DANS LA BOULE DE CRISTAL

Pour décider de la répartition d’actif d’un portefeuille, les gestionnaires de FNB Capital doivent évidemment définir quel est l’état de l’économie et des marchés, puis doser selon la région, le type d’investissement, etc. Leurs prévisions pour les six prochains mois restent positives, avec une croissance économique généralisée à travers le monde, même en Europe où l’on a vécu un ralentissement en 2017.

« Jusqu’ici, on ne constate pas de guerre de tarifs [douaniers entre le Canada et les États-Unis], simplement des tensions commerciales. Nous les incluons tout de même dans notre liste de facteurs de risque importants », souligne M. Falk.

« Si ces tensions deviennent une vraie guerre commerciale, ça va complètement changer notre toile de fond. Ce serait très néfaste pour l’économie, et peut-être encore plus pour les marchés financiers, car plusieurs entreprises en Amérique du Nord, notamment aux États-Unis, dépendent des marchés étrangers pour faire croître leurs affaires », continue-t-il.

DE BONS COUPS… ET DE MOINS BONS

Selon l’adage, on apprend de ses erreurs. Et les gestionnaires de portefeuille ne font pas exception.

« On vit dans un monde de probabilités. On peut avoir une bonne thèse d’investissement, mais elle ne sera jamais assurée de fonctionner à 100 %, ce n’est pas un certificat de dépôt… » rappelle Michel Falk.

Il l’a appris à la dure au début de sa carrière dans les années 1980 lorsqu’il s’est procuré des options d’achat de Northern Telecom, alias… Nortel. Après une conférence défavorable avec des analystes au printemps 1984, le titre a chuté pendant un bon moment. Mais lorsqu’on détient des options d’achat, il faut que le marché prenne la direction souhaitée à court terme. M. Falk a ainsi perdu plusieurs mois de salaire.

« Ça a fait mal. J’ai retenu une bonne leçon : essayer de faire un coup d’argent rapide sur les marchés est rarement une recette rentable », confie-t-il.

À l’inverse, toujours au début de sa carrière, il a pu emprunter une somme importante au taux préférentiel pour investir chez son employeur, Lévesque Beaubien. Même si le taux d’intérêt a augmenté au point de dépasser la barre des 14 %, il a conservé son placement. À la privatisation de Lévesque Beaubien, ses actions ont été rachetées et le gestionnaire de portefeuille en est ressorti avec un gain particulièrement intéressant.

« Quand on a un bon placement et qu’on a confiance en la façon dont l’entreprise est gérée, la meilleure recette est de le garder à long terme », conclut Michel Falk.

Une vision qu’il applique à sa firme. Dans les cinq prochaines années, il espère bâtir une réputation enviable pour FNB Capital auprès de la clientèle institutionnelle, et ainsi accroître l’actif sous gestion.

« Évidemment, plus on grossit, plus on peut ajouter de ressources à notre firme. Je n’ai pas éliminé la possibilité de faire de la gestion privée. J’en ai fait beaucoup dans le passé et j’ai toujours trouvé ça intéressant. »

Avec la collaboration de Christine Bouthillier.

Un peu plus sur Pierre-Luc Poulin et le « Podcast de l’émergence »

pierre_luc_poulin

Détenteur d’un baccalauréat en administration des affaires, Pierre-Luc Poulin a poursuivi sa formation à l’Institut canadien des valeurs mobilières où il a obtenu le titre de fellow (FCSI). Après avoir travaillé dans les milieux financiers et bancaires, il est devenu, en janvier 2001, formateur indépendant. Outre la finance, il enseigne également en communication et marketing et est auteur de publications sur le marketing web, Warren Buffett, ainsi que de romans.

L’idée du « Podcast de l’émergence » lui est venue au printemps 2018, à la suite d’une rencontre avec des gestionnaires de patrimoine émergents du Québec. Pierre-Luc Poulin entreprend alors de les faire découvrir au public par ce balado, mais aussi la publication du livre Québec & cie : investir grâce aux gestionnaires en émergence du Québec, qui devrait paraître en novembre 2018.