Voici quelques années, j’ai commencé à entendre parler du bitcoin : une nouvelle monnaie, un investissement, la voie de l’avenir… Cela au moyen d’une technologie toute nouvelle : les chaines de blocs ! J’ai lu tout ce que je trouvais sur cette merveille et sa technologie. Hélas, mon pauvre vieux cerveau se refusait à comprendre.
Je demandai à plusieurs de mes collègues de m’expliquer ladite merveille. Je finis par en comprendre quelques bribes et morceaux, et surtout le vide total qui se cache derrière ! Voici une petite liste de constats trop évidents :
- c’est un soi-disant produit financier qui plane partout autour de la terre, mais personne ne sait exactement où;
- aucune autorité nationale ne peut le règlementer, car il est purement numérique et insaisissable;
- il ne peut survivre sans toutes les transactions qui s’y font;
- ces transactions s’y font par l’intermédiaire de mystérieux « mineurs » qui utilisent des ordinateurs très puissants pour résoudre constamment de gigantesques équations;
- ces ordinateurs consomment d’énormes quantités d’électricité qui mettent en danger la cote de crédit des producteurs d’électricité;
- je ne peux y avoir accès que par mon ordinateur;
- pour y accéder, j’ai besoin d’un mot de passe impossible à mémoriser, et ceci pour une question de sécurité;
- si je perds mon mot de passe, je perds mon bitcoin et donc mon argent;
- si j’achète un bitcoin, je le paie avec un ou plusieurs dollars;
- que devient mon bitcoin dans ce système ? Je n’ai aucun moyen de le savoir. Tout ce que je sais, c’est qu’il est caché dans une multitude d’ordinateurs aux mains des « mineurs ».
Malgré tout cela, certains prétendent voir dans le bitcoin rien de moins que l’or numérique. Je connais la couleur de l’or… La voyez-vous dans le bitcoin ? Moi, non.
On l’appelle une cryptomonnaie, ce qui signifie « monnaie cachée » selon la racine grecque du mot. À mon avis, le bitcoin n’est même pas une monnaie, car une monnaie doit être un instrument économique et financier stable, qu’il soit de compte ou de paiement.
Depuis sa création, sa valeur aux marchés a fluctué de 1 $ à 68 000 $ sans qu’on ait vu le bout de son nez ! Mais que peut valoir vraiment un truc financier aussi fluctuant ?
ET SI LE BITCOIN NE VALAIT QUE DU VENT ?
J’ai accumulé devant moi une vingtaine de pages d’articles divers et consternants sur les cryptomonnaies. La plupart nous mettent en garde contre cet outil de spéculation pure et dure.
Qu’y lis-je ?
- que le bitcoin affiche un record de transactions illégales liées à la criminalité;
- qu’il favorise la piraterie informatique;
- que les cryptomonnaies ne s’inscrivent dans aucun cadre règlementaire;
- que certaines compagnies, très sérieuses par ailleurs, sont arrivées à créer des fonds d’investissement liés aux cryptomonnaies au travers des marchés à terme, et à les faire accréditer par les « Autorités »;
- que le gouvernement chinois a interdit les activités de « minage » et de ce fait, il a empêché toute activité sur les cryptomonnaies;
- qu’il est difficile même de savoir ce qu’est une cryptomonnaie.
- que l’AMF lance des mises en garde à l’égard des cryptomonnaies et de ses dérivés. (Enfin!)
- et que la Banque centrale russe a publié un rapport suggérant d’interdire le « minage« , et les investissements et paiements en cryptomonnaies.
Ces cryptomonnaies devraient-elles être règlementées par les « Autorités » ?
OUI, c’est certain. Pour moi, elles devraient même être interdites, tout simplement.
Mais par quelle autorité ? La ou les banques centrales? L’Autorité des marchés financiers? La Fed? La BCE? Le FMI?
Mais non, voyons, réveillons-nous ! Que sont le bitcoin et autres cryptomonnaies ? Ce sont des outils de spéculations purs et vides, ce sont des billets de loterie ; c’est donc par Loto-Québec qu’elles devraient être règlementés!
Mon opinion : les cryptomonnaies sont à l’origine un superbe jeu mathématico-informatique, transformé par des génies en algorithmes compréhensibles par leurs seuls concepteurs pour constituer la plus gigantesque pyramide de Ponzi de l’Histoire. Bernard Madoff perdra bientôt son titre et son record Guinness de roi des escrocs.
La question n’est plus de savoir SI, mais seulement QUAND le bitcoin, spéculation pure et dure, et ses semblables seront emportés par le vent ?
* Les opinions émises dans cet article sont celles de son auteur et ne reflètent pas nécessairement les vues de Conseiller.