Un homme d'affaire, la main en avant, faisant le signe de stop.
Murat Deniz / iStock

Cette petite histoire commence – pour moi – le 16 novembre 2021. À 11h02, je reçois un courriel lancé par une « chasseuse de têtes » à la recherche d’un « conseiller, développement professionnel » pour le compte de l’Institut québécois de planification financière (IQPF). Un lien me dirige vers la description des principales tâches et responsabilités du futur titulaire du poste ainsi que les qualifications requises du candidat. Le domaine m’intéresse : je suis actif par les formations en ligne que je propose en guise de formations continues assorties d’UFC (unité de formation continue) et, de plus, je possède un bon nombre des qualifications requises du candidat, dont une kyrielle de diplômes, dont même la formation juridique souhaitée. Toutefois, un « handicap majeur » m’affecte…  et m’affectera éternellement.

Comme la chasseuse de têtes m’invite à la contacter, je le fais. Elle m’appelle le 19 novembre vers 17h00. La conversation n’est pas difficile, car elle est prolixe. Elle me décrit la beauté de l’IQPF et du poste à combler. Je pose quelques questions. Ses réponses sont parfaites. C’est vraiment une professionnelle. Mais elle avait négligé un petit détail existentiel. Vers la 20e minute de l’entretien, j’attire son attention sur ce petit détail en lui posant la question fatale :

– Connaissez-vous mon âge ?

– .. non.

– J’ai 83 ans !

Son silence fut très long.

La conversation reprit sur un ton très aimable. Nous avons discuté de la simple possibilité de découvrir une personne qui possède les qualifications énoncées, c’est-à-dire une personne qui termine une carrière de conseiller autonome (et je veux dire vraiment autonome, pas un employé-vendeur retraité d’une grande institution financière).

Je ne crois pas que, quelle que soit la valeur de son expérience, l’IQPF ni une autre autorité puisse recruter et conserver une personne ayant eu une carrière d’indépendant. Pour cette personne jadis indépendante, ce serait, à mon avis, retomber en esclavage. C’est sur un échange au sujet de cette impossibilité que notre conversation se terminât, toujours sur un ton très aimable. Je lui souhaitais alors bonne chance dans ses recherches.

Par ailleurs, vers la mi-décembre, un petit vent (inconnu bien sûr) laissa atterrir sur mon bureau un document superbe : une parmi nos multiples « Autorités » travaille activement à l’amélioration de la formation continue. Oui, activement. Le document contenait ainsi deux pages de considérations sur des détails administratifs ou de forme de la formation continue. Sur le fonds : rien !

Pourquoi est-ce que je vous raconte ces petites histoires ? C’est parce que je souhaite que la formation continue des conseillers soit améliorée sur le fonds, sur la substance, dans sa moelle, et pas seulement dans ses formes et ses procédures.

C’est l’éternelle confusion entre qualité et conformité. J’ai l’impression que les normes de présentation des formations sont rédigées par des avocats et non par des conseillers expérimentés.

SIXIÈME SUGGESTION 

Si les Autorités désirent vraiment améliorer la formation continue et la rendre utile et efficace, je leur suggère de recruter des conseillers indépendants possédant une longue expérience et de leur offrir une formule de collaboration flexible, à temps partiel et sans lien d’emploi pour qu’ils conservent leur indépendance d’esprit. En somme : un statut de consultant.

Ils constitueraient ainsi de petits groupes conseils auprès de chaque Autorité avec pour mission de communiquer entre eux pour une plus grande efficacité des normes nécessaires à l’amélioration de la formation continue. Peu importerait leur âge, seule la qualité de leur expérience compterait. Suis-je un optimiste naïf ? Probablement!

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* Les opinions émises dans cet article sont celles de son auteur et ne reflètent pas nécessairement les vues de Conseiller.