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Le degré de vulnérabilité globale du marché immobilier demeure élevé au pays, et ce, pour le huitième trimestre d’affilée, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Dans son rapport du troisième trimestre 2018 sur l’évaluation du marché de l’habitation, la SCHL indique notamment que les marchés de Vancouver, Victoria, Toronto et Hamilton restent « très vulnérables en raison de l’accélération des prix et de la surévaluation détectées ». À Montréal, même si le degré de vulnérabilité demeure faible dans l’évaluation globale du secteur, les prix des logements « continuent d’augmenter rapidement dans certains quartiers », ce qui pourrait, si cette tendance se poursuit, aboutir à un état de surchauffe.

« Des signes d’accélération des prix continuent d’être observés » sur le plan national, explique la société d’État, qui précise que ce phénomène survient lorsque la hausse des prix des logements se poursuit pendant plusieurs trimestres. Or, ajoute-t-elle, cette situation « peut entraîner des attentes de hausse future des prix des logements » et « attirer des investisseurs désirant surtout tirer profit de l’appréciation à court terme du capital, ce qui peut pousser les prix à monter encore davantage ». Résultat : « l’activité spéculative peut se nourrir d’elle-même et ainsi propulser les prix des logements dans une spirale ascendante ».

À MONTRÉAL, C’EST LE CALME PLAT… POUR L’INSTANT

Du côté de Montréal, le degré de vulnérabilité globale du marché de l’habitation est demeuré faible pour un sixième trimestre d’affilée. La SCHL attribue ce phénomène au fait que « le niveau du revenu personnel disponible, conjugué à l’accélération de la croissance démographique chez les jeunes adultes, montre que les prix des logements cadrent avec les facteurs fondamentaux ».

Néanmoins, met en garde la société fédérale, à la suite du « rétrécissement marqué entre l’offre et la demande », le marché de la revente dans la métropole se rapproche de plus en plus d’une surchauffe, « ce qui exerce des pressions à la hausse importantes sur les prix ». Sa conclusion : les indicateurs de surchauffe et d’accélération des coûts devront être « surveillés attentivement » au cours des prochains trimestres. À noter que les signes de construction excessive demeurent également faibles, puisque le stock de copropriétés achevées et invendues est relativement peu élevé, tandis que le taux d’inoccupation des logements locatifs a été de 2,8 % l’an dernier, ce qui marque son plus fort repli en plus de 15 ans.

À Québec, le tableau est encore plus calme et, dans l’ensemble, les prix des maisons sont restés « proches des niveaux dictés par les facteurs fondamentaux économiques et démographiques », tandis que les signes de surévaluation restent toujours faibles. La SCHL indique en outre ne pas avoir constaté de problèmes de surchauffe ni d’accélération des prix, « en raison de l’offre relativement abondante sur le marché de la revente et de la légère tendance à la baisse des prix en tenant compte de l’inflation ».