Un homme d'affaires se couvre les yeux car il ne peut pas regarder un graphique boursier descendant et l'ombre sinistre d'un ours qui est projetée sur le mur au-dessus de lui.
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Le Canada a 40 % de chance de tomber en récession… Cette prédiction pour les 18 prochains mois provient d’Avery Shenfeld, économiste en chef de la CIBC.

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« Bien sûr, si les États-Unis tombent en récession parce que la Réserve fédérale (Fed) pousse trop ses taux d’intérêt vers le haut, cela se répercutera sur le Canada. L’Europe est elle aussi à deux doigts d’une récession, non seulement en raison de l’inflation et de la hausse de taux, mais aussi à cause des conséquences de la guerre en Ukraine, notamment sur les prix du gaz naturel. Une récession d’envergure mondiale risque donc de s’étendre au Canada, sans compter que nous pourrions la provoquer nous-mêmes en montant trop nos taux d’intérêt », analyse Avery Shenfeld.

« Le bon côté des choses, c’est que si la récession est causée par la hausse des taux, par exemple jusqu’à 3,5 ou 4 %, les banques centrales auront alors une marge de manœuvre pour stimuler l’économie. Cela raccourcirait la durée de la récession. Reste à voir si les gouvernements américain ou canadien sont prêts à dépenser de vastes sommes comme ils l’ont fait pendant la pandémie. »

Selon lui, les chances de tomber en récession dans les 18 prochains mois se situent à environ 40 %. Mais si celle-ci survenait, il y a de bonnes chances pour que l’inflation ralentisse et que les banques centrales baissent à nouveau leurs taux pour relancer l’économie pour 2024.

« Au Royaume-Uni, la banque centrale a récemment monté les taux de 0,5 %, mais elle prévoit une récession importante en 2023. C’est exceptionnel de voir une banque centrale forcer l’entrée en récession du pays, presque délibérément, parce qu’elle considère que l’inflation sera tellement élevée que seule une récession pourra la contrôler », commente Avery Shenfeld.

« La bonne nouvelle pour les Canadiens, c’est que nous ne sommes pas dans la même situation que l’Angleterre. La Banque du Canada prévoit actuellement une croissance du PIB plus rapide que dans le scénario de la CIBC. Cela indique clairement qu’elle ne croit pas encore qu’une récession sera nécessaire pour contrôler l’inflation. Même chose aux États-Unis, où la Fed considère qu’un allègement des problèmes de production liés à la pandémie permettra de ralentir l’inflation, plutôt que de pousser délibérément le pays dans une récession. »

L’expert note que même si le Canada parvient à éviter une récession globale, certains secteurs de l’économie pourraient tout de même connaître un déclin important, notamment les plus sensibles aux taux d’intérêt, comme l’immobilier et la construction, qui sont « presque déjà en récession » si on en croit la baisse du nombre de transactions et les retards dans les projets.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.