Graphique dessinée à la craie, sur un tableau, illustrant la hausse du prix de l'immobilier
Photo : Nuthawut Somsuk / iStock

Les Canadiens pourraient avoir perdu leur optimisme envers le marché immobilier domestique, en raison de la flambée des prix durant la pandémie.

Cela fait déjà plus de dix années que le marché immobilier canadien voit ses prix s’envoler, au point qu’on pouvait se demander si une telle croissance ne manquait pas de bon sens.

Pourtant, les Canadiens se disaient toujours aussi optimistes quant à l’avenir de ce marché, écartant tout risque de correction et continuant à acheter et investir.

Le point culminant de cette hausse continue pourrait avoir été la pandémie de COVID-19. En réaction aux mesures sanitaires et au confinement, les Canadiens ont encore accru leur appétit pour des résidences plus spacieuses… et plus coûteuses. Depuis un an, la croissance des prix se compare presque à une flambée, où le prix de mise en vente est vite surpassé par les propositions des acquéreurs potentiels.

LA COVID ENFLAMME LE MARCHÉ IMMOBILIER

Mais un sommet pourrait avoir été atteint au cours de cette année de pandémie.

C’est ce qu’estime Rob Carrick, chroniqueur au Globe and Mail, qui a réalisé un sondage auprès des abonnés du journal. Si cette enquête ne se veut pas scientifique, elle a toutefois été menée auprès de lecteurs intéressés par le domaine financier, et ceux-ci ont répondu en nombre, puisque Rob Carrick a reçu 6 432 réponses.

Cette petite enquête montre que 84% des répondants croient que la situation sur le marché immobilier n’est pas une bonne chose pour le Canada.

La plupart d’entre eux pensent même que le marché est entré dans une situation de bulle ou s’en approche, précise Rob Carrick. Selon eux, le marché résidentiel se serait trop éloigné de la réalité économique.

Et cette réalité frappe directement les futurs acquéreurs. Les trois-quarts des répondants craignent qu’eux ou leurs proches ne parviennent jamais à se payer une maison.

Rob Carrick a reçu des courriels de Canadiens de différentes provinces, qui font tous le même constat : acheter une maison pour y vivre – même pas pour investir – est devenu hors de prix.

Certes, il existe de nombreuses villes dans le monde où devenir propriétaire est devenu impensable pour la plupart des habitants. Mais 60% des répondants refusent d’accepter une telle situation, ce qui reflète une inquiétude et un mécontentement à l’égard du marché actuel.

Celui-ci se traduit par un refus des répondants de voir disparaître l’exemption de l’impôt sur les gains en capital pour les maisons qui constituent une résidence principale. Ce refus est relatif (41,6%), mais il surpasse toutefois les partisans de la réduction ou de l’élimination de l’exonération (23,4%). Les Canadiens semblent donc être prêts pour une intervention publique visant à freiner la croissance des prix immobiliers.