La COVID-19 a stoppé l’économie, secoué les marchés financiers et introduit de l’incertitude dans la vie quotidienne. Mais deux choses sont claires : une récession est inévitable et la volatilité du marché continuera, rapporte Advisor’s Edge.
Les fermetures de secteurs représentent « suffisamment de PIB pour envoyer les États-Unis, le Canada, l’Europe [et] l’économie mondiale en récession pendant un trimestre ou deux », a déclaré Avery Shenfeld, économiste en chef à la CIBC.
Dans un rapport publié vendredi, Avery Shenfeld et ses collègues Benjamin Tal et Royce Mendes ont prévu que le PIB réel du deuxième trimestre au Canada pourrait chuter de 15 à 20 % aux taux annualisés, ou de 4 à 5 % sur une base trimestrielle, une plongée record. « Le chômage pourrait atteindre plus de 9 % d’ici l’été », ont-ils écrit.
Bien que la récession soit certaine, l’étendue des retombées ne l’est pas.
« Tant que nous n’aurons pas une idée des épidémiologistes sur la lutte contre COVID-19, cela ne vaut pas la peine d’écouter trop d’experts sur les marchés financiers », a déclaré l’économiste.
À court terme, les marchés devraient rester « très volatils », a-t-il dit, avec un risque élevé pour les actions et les obligations d’entreprises.
« Les conseillers doivent s’assurer que les portefeuilles de leurs clients présentent un degré de risque approprié, compte tenu de la volatilité potentielle », a-t-il déclaré.
LES FACTEURS AFFECTANT LA RÉCESSION
Alors que personne ne sait quand le monde reviendra à la normale, les pays asiatiques offrent quelques premiers aperçus positifs.
« Il y a des signes encourageants, par exemple en Chine et en Corée du Sud, qui ont stabilisé leur nombre de cas affectés par le coronavirus et pris les premières mesures pour revenir à une activité normale », explique Avery Shenfeld.
Dans le même temps, « nous ne savons pas si ce retour à la normalité entraînera un autre pic dans les cas observés et qui doivent être traités, a-t-il avoué. C’est l’un des grands facteurs qui pèsent sur les marchés financiers. »
Nous ne savons pas, non plus, si les politiques budgétaire et monétaire mises en place permettront à l’économie de rebondir une fois le virus éliminé.
« Alors que l’économie est en hibernation, il sera essentiel de garder intacte la santé financière des entreprises et des particuliers, a déclaré Avery Shenfeld. Les gouvernements et les banques centrales vont devoir faire preuve de créativité pour s’assurer que nous ne nous retrouverons pas avec une vague de défauts de paiement. »
Plus d’action est attendue des décideurs politiques du Canada, y compris la banque centrale.
« La réalité est que la banque centrale a une capacité illimitée de fournir des liquidités au système et de permettre aux banques commerciales d’accorder des crédits », peut-on lire dans le rapport de la CIBC.