Le fisc réclame des millions à deux ex-avocats québécois pour avoir caché des revenus de près de 4,7 millions de dollars (M$) dans des comptes suisses, rapporte un article de La Presse.

C’est entre 2002 et 2007 que Michael Lackstone et Harold Peter Turner, qui travaillaient ensemble avant de prendre leur retraite et de s’établir à l’étranger, auraient déposé ces millions dans des comptes de la Banque HSBC à Genève.

Les anciens avocats soutiennent qu’ils n’ont « jamais eu d’intérêt personnel de quelque nature » dans ces comptes et que les fonds appartiendraient à deux de leurs clients originaires de la Syrie. Ceux-ci voulaient que les sommes déposées soient remises à leurs proches en cas de décès.

Michael Lackstone et Harold Peter Turner affirment qu’ils sont liés par le secret professionnel, puisque leurs clients leur auraient interdit de révéler leur identité, un argument que Revenu Québec juge « déraisonnable » l’empêchant de défendre ses cotisations.

Interviewés par La Presse, André Lareau, professeur de fiscalité à l’Université Laval, Michael Lackstone et Harold Peter Turner n’auront pas le choix de révéler l’identité de leurs clients puisqu’ils détenaient l’argent dans des comptes à leur propre nom (et à celui de Marjorie Turner, la mère d’Harold Peter Turner) et non dans des comptes en fidéicommis, comme la loi l’exige.

FUITE DE RENSEIGNEMENTS

Les autorités canadiennes ont eu vent de la situation à la suite d’une fuite de renseignements concernant des titulaires de comptes secrets chez HSBC en 2015. Quelque 394 comptes appartenaient à des Canadiens, comme le rapportait La Presse à l’époque.

Le journal a pu mettre la main sur des fichiers qui avaient été partagés avec l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), ce qui lui a permis de consulter les données concernant les comptes des deux ex-avocats.

Le fisc québécois réclame plus de 3,3 M$ en droits, pénalités et intérêts à Michael Lackstone et Harold Peter Turner, un dossier qui ne se réglera pas avant plusieurs mois puisqu’ils contestent la cotisation.

L’Agence du revenu du Canada a elle aussi imposé une cotisation à Michael Lackstone dès 2013 qui ferait encore aujourd’hui l’objet de négociations.