Les investisseurs qui ont détenu des fonds de métaux précieux en 2010 ont connu une année faste. En effet, cette catégorie de fonds a affiché un rendement annuel de + 52,1 %, indiquent les données de Morningstar Canada. Il s’agit bien sûr de la meilleure performance enregistrée en 2010 par la firme d’information financière.

« Des préoccupations relatives à la dette nationale des pays européens et l’achat d’actifs auquel s’est livré le gouvernement américain ont contribué à une autre bonne année pour le prix de l’or. De plus, d’autres métaux précieux qui ont également une fonction industrielle, comme le palladium et l’argent, y ont été pour beaucoup avec des gains qui ont dépassé de loin la flambée de l’or en 2010 », explique Morningstar Canada.

Aux deuxième et troisième rangs des plus forts rendements figurent les actions des ressources naturelles, avec + 27,1 %, et celles des PME canadiennes (+ 26,6 %). Ces solides résultats suggèrent que, dans l’ensemble, les investisseurs « ont conservé la soif du risque qui avait commencé à se manifester au printemps de 2009 », note Morningstar Canada. Ce goût du risque reposerait sur un optimisme vis-à-vis d’une relance jusqu’ici soutenue auquel s’ajoute un sentiment de frustration suscité par les faibles rendements qu’apportent les produits à revenu fixe.

Par ailleurs, toutes les autres catégories de fonds d’actions canadiennes ont bien fait en 2010, avec des rendements de plus de 10 %.

À l’extérieur de nos frontières, les performances sont très variées. Du côté américain, l’indice Morningstar des fonds d’actions US a progressé de 9 %. Il s’agit d’un important manque à gagner par rapport au rendement du S&P 500, qui a augmenté de 15 % au cours de la période. La différence, défavorable aux investisseurs canadiens, s’explique par l’appréciation de 5,2 % de notre huard par rapport au billet vert. L’indice de fonds des actions de PME américaines s’est mieux comporté avec un gain de 16,5 %, mais le degré de risque était à l’avenant.

Enfin, on relève deux grandes déceptions en 2010 : les actions européennes (- 2,9 %) et les actions de la Grande Chine (- 1,5 %). Dans le premier cas, la sévérité du problème d’endettement qui frappe plusieurs pays du Vieux Continent a pris le dessus en 2010 et pesé sur les actions de cette région ainsi que sur sa devise. Bien que certains poids lourds de la région comme l’Allemagne et le Royaume-Uni aient terminé l’année avec des gains boursiers importants, la chute de 11,2 % de l’euro face au huard a suffi pour propulser en territoire négatif les fonds canadiens qui avaient investi dans ce coin du monde.

Pour ce qui est de la Chine, la croissance relativement solide de son PIB n’a pas réussi à compenser les mesures prises par l’État pour écarter les pressions inflationnistes. Ces gestes ont « pesé considérablement » sur les évaluations des actions chinoises en 2010, fait remarquer Morningstar Canada.