L’optimisme ambiant des marchés boursiers a propulsé la valeur des actions canadiennes à des prix supérieurs aux moyennes à long terme. Plus que jamais, il faut choisir les placements qui offrent de solides bases économiques, argue Craig Jerusalim, gestionnaire de portefeuille à Gestion d’actifs CIBC.

Cliquer ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct.

« À la suite de l’élection présidentielle américaine, les marchés financiers sont devenus optimistes en raison des perspectives d’assouplissement réglementaire, d’allégements fiscaux et de politiques favorables à la croissance », observe Craig Jerusalim.

Les multiples de valorisation des entreprises cotées en Bouse sont alors passés de 19 à 22 fois leurs bénéfices des douze derniers mois, et le TSX a connu les meilleurs résultats depuis la fin de la crise financière de 2009, note l’expert. En conséquence, la valeur des actions a crû dans tous les secteurs.

« Il est peu probable que nous connaissions une nouvelle expansion des multiples de valorisation. En fait, il est possible que nous assistions à une modeste compression. La bonne nouvelle, c’est que la faiblesse du huard va propulser les revenus étrangers une fois exprimés en dollars canadiens; la mauvaise, c’est qu’on ne va pas voir se répéter les changements importants dans les prix des matières premières qui ont été si favorables au TSX en 2016 », dit Craig Jerusalim.

« L’élément principal à retenir, c’est que les bases comptent plus que jamais », conclut-il.

« En 2016, les corrélations intra-secteur se sont multipliées, ce qui veut dire que les titres bons, mauvais et affreux ont tous évolué dans la même direction. Alors en 2017, on va assister au retour de la stratégie ascendante fondée sur les bases économiques. Cela va profiter aux gestionnaires de portefeuille soutenus par de solides équipes de recherche, et cela va nuire aux stratégies plus passives basées sur les FNB », dit M. Jerusalim.

Selon lui, les secteurs les plus aptes à surperformer sont ceux où les valeurs et les attentes sont toutes deux au plus bas. « Mais dans les circonstances, il va être difficile de surpasser les attentes où que ce soit », dit-il avant de passer en revue les secteurs-clés du TSX.

« Dans l’énergie, il faudra que l’OPEP prenne des initiatives pour compenser la croissance de la production nord-américaine. Dans les matières premières, il faudra voir la croissance mondiale accélérer à nouveau, particulièrement dans les pays émergents d’Asie. Dans les services financiers, il faudra voir davantage de déréglementation et une hausse des taux d’intérêt », détaille Craig Jerusalim.

« Le point positif, c’est qu’il reste des entreprises dont les éléments de base ne sont pas fidèlement reflétés dans leur évaluation boursière, et notre équipe consacre son énergie à dénicher ces titres », poursuit-il.

Selon lui, la meilleure façon de surpasser les indices en 2017 sera de se concentrer sur les entreprises de qualité. Celles qui ont des états financiers assez solides pour avoir la souplesse et les capacités de s’adapter aux changements dans leur marché; celles qui ont un avantage concurrentiel assez distinct et constant pour conserver leur profitabilité et leur marge de profit; et celles dont l’équipe de direction a démontré sa capacité à mettre en œuvre la croissance.

« Ceux qui suivent ces principes éviteront les pièges de la synchronisation du marché, resteront totalement investis dans le marché, et dormiront sur leurs deux oreilles », conclut-il.