Les marchés boursiers poursuivent inexorablement leur poussée, rendant les actions onéreuses. Afin de voir s’il existait encore de bonnes occasions de placement à prix raisonnable, le chroniqueur Rob Carrick, du quotidien torontois The Globe and Mail, a demandé leur avis à des gestionnaires qui préconisent l’approche « valeur ».
Pourquoi valeur, et non pas croissance ? Parce que, historiquement, l’approche valeur connaît plus de succès à la fin d’un cycle économique et au début d’un nouveau, comme c’est le cas actuellement. Au contraire, l’approche croissance fonctionne mieux lorsque l’économie tourne à plein régime, comme en 2007 et en 2008, jusqu’à l’éclatement de la crise financière.
L’approche valeur emploie différentes méthodes pour trouver des actions à bas prix. Un outil fréquemment utilisé est le ratio cours/bénéfice (C/B), qui exprime la cherté relative d’un titre. Les investisseurs valeur recherchent de faibles C/B (15 ou moins), alors que les investisseurs croissance favorisent des ratios plus élevés.
Ce qui embête les tenants de l’approche valeur ces temps-ci, c’est la rapidité et la force avec lesquelles les Bourses ont rebondi depuis mars 2009, alors que l’économie commence à se remettre de l’électrochoc qu’elle a subi. « À l’évidence, le marché n’est plus aussi attrayant. Mais je ne crois pas que les prix soient rendus excessifs », a indiqué Jeffrey Stacey, du cabinet Stacey Muirhead Capital Management. Son portefeuille contient des titres comme Nike, Indigo Books & Music et Fairfaix Financial.
De son côté, Francis Chou manifeste plus d’inquiétude. Le gestionnaire du fonds Chou Associates a souligné dans son rapport annuel que le niveau de risque boursier avait augmenté au cours de la dernière année et qu’il éprouvait de la difficulté à dénicher des actions à bon prix. Il a prévenu les porteur de parts qu’ils ne devaient pas s’attendre, cette année, aux mêmes rendements que ceux de 2009, lorsque son fonds a affiché un gain de 45,7 %.
21 titres valeur
Avec l’aide de la firme de recherche Validea, Rob Carrick a dressé la liste des actions canadiennes et américaines que les légendaires investisseurs Warren Buffett et Benjamin Graham aimeraient détenir. Ces deux Américains, rappelons-le, sont les figures de proue de l’approche valeur.
Voici les résultats :
Actions canadiennes que Warren Buffet et Benjamin Graham aimeraient détenir | ||
Symbole boursier | Rendement, 1 an | |
Precision Drilling Trust | PD.UN | 96,3% |
Harry Winston Diamond | HW | 213,0% |
Domtar | UFS | 355,4% |
Sierra Wireless | SW | 76,9% |
Northgate Minerals | NGX | 95,6% |
Cameco | CCO | 25,5% |
EnCana | ECA | 11,5% |
Vêtements de sports Gildan | GIL | 152,2% |
Actions américaines que Benjamin Graham aimerait détenir | ||
Northwest Pipe | NWPX | -23,2% |
Tidewater | TDW | 24,7% |
National-Oilwell Varco | NOV | 36,3% |
Daktronics | DAKT | 0,1% |
Ensco PLC | ESV | 71,1% |
Spartan Motors | SPAR | 11,8% |
Noble Corp. | NE | 66,0% |
Actions américaines que Warren Buffett aimerait détenir | ||
Apollo Group | APOL | 0,1% |
World Acceptance | WRLD | 107,0% |
The TJX Companies | TJX | 67,9% |
Ross Stores | ROST | 48,2% |
Coach Inc. | COH | 129,3% |
Varian Medical Systems | VAR | 74,9% |