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Les titres de type croissance ont leurs plus belles années derrière eux, croit Peter Hardy, gestionnaire de portefeuille de valeur pour American Century Investments à Kansas City (Missouri).

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« L’argent facile et les faibles taux d’intérêt profitent davantage aux actifs de longue durée qu’à ceux de courte durée. Tout le monde le comprend dans le domaine des obligations, où lorsque les taux d’intérêt baissent, les titres sur 30 ans font mieux que ceux sur un an, et l’inverse s’applique en cas de hausse des taux. Du côté des actions, le phénomène est moins compris, mais il se produit bel et bien en ce début d’année 2022 : les titres de style croissance tendent à être des actifs de plus longue durée que ceux de style valeur », assure Peter Hardy.

Selon l’expert, une action comme celle de Tesla est ainsi équivalente à une obligation sur 30 ans « ou même sur 100 ans », tandis que celle de GM s’apparente à une obligation sur cinq ans. Du point de vue de l’évaluation des actifs, le style valeur devrait profiter davantage que le style croissance d’un environnement où les taux d’intérêt grimpent.

« De plus, la disparité des prix entre les styles croissance et valeur est à un niveau historiquement élevé. On paie bien plus pour des actions de style croissance que pour des actions de style valeur que l’on ne le fait sur une moyenne historique. En tant que gestionnaire de style valeur, il est certain que je prends parti pour mon portefeuille, mais j’anticipe que l’environnement actuel va faire surperformer le style valeur. On l’a d’ores et déjà constaté en ce début 2022. De plus, le style croissance surperforme depuis plus de dix ans, alors il est plus que temps pour le style valeur de prendre le dessus », affirme Peter Hardy.

Il ajoute que l’inflation contribue également aux actions de style valeur, puisque les secteurs qui répondent à cette description, comme les services financiers, l’énergie et les matériaux, tendent à voir leurs profits monter en période inflationniste. Le gestionnaire se dit d’ailleurs surpondéré dans les biens de consommation courante et les services d’utilité publique, de même que de grandes sociétés du secteur de la santé. Ces trois secteurs ont stagné l’année dernière et, selon lui, le désintérêt des marchés a rendu leurs prix attrayants. Or on y trouve beaucoup d’entreprises aux rendements historiquement durables, de forts retours sur investissement, un faible endettement, et une profonde expérience.

À l’inverse, il dit sous-pondérer les biens de consommation discrétionnaire, les services de communication et l’immobilier, où les actions ne s’échangent pas selon lui à des prix justifiables, ou bien les entreprises ne répondent pas à ses critères de qualité, qui incluent la génération de liquidités et un faible niveau d’endettement.
Un titre qu’il affectionne particulièrement est celui du fournisseur d’appareils médicaux Medtronic.

« Le titre a souffert de l’impact du coronavirus sur les interventions non urgentes. Celles-ci ont été annulées en masse, et les profits à court terme de l’entreprise en ont pâti. Mais ces patients reviennent, ce qui fait du titre une aubaine. De plus, c’est l’un des noms de la plus haute qualité dans notre univers de titres, avec de forts retours sur investissement, un niveau d’endettement gérable, et des rendements sains et durables. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.