Ils avaient prédit l’actuelle récession dès 2006, aujourd’hui ils annoncent les prochaines étapes de la crise. Qui sont ces visionnaires ? Une poignée de chercheurs regroupés sous la bannière du Laboratoire européen d’anticipation politique/Europe 2020 (LEAP/E2020), un groupe fondé en 1998. Depuis trois ans, LEAP/E2020 publie ses prédictions, avérées à 80 % selon leurs propres estimations, dans son GlobalEurope Anticipation Bulletin (GEAB), un cyberbulletin mensuel disponible sur abonnement payant.

L’objectif du projet : « Proposer des recommandations stratégiques et opérationnelles pour permettre aux simples épargnants, aux entreprises, aux institutions publiques et aux dirigeants politiques et financiers de plusieurs continents de mieux faire face à cette crise » semblable, voire pire, à celle des années 1930, peut-on lire sur le site du Laboratoire.Vous anticipez une vague de violence populaire. Doit-on craindre l’éclatement social ou des émeutes populaires ?
Au départ on avait quatre phases d’évolution de la crise, depuis on en a ajouté une cinquième, qui est en train de se profiler; ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle quant à la crise que nous traversons. On croyait au départ que les politiques viseraient à mettre en place tant bien que mal une alternative au système actuel qui est en train de se casser la figure. Or, depuis un an et demi, les mesures prises par les différentes instances politiques non seulement n’ont aucun impact, mais en plus ne permettent pas de faire face à la déconfiture des fondements mêmes du système économique mondial. Par contre, toutes les composantes du système international s’affaiblissent – dans les domaines financier, politique et économique.