Vincent Fournier, président de l’Association CFA Montréal, se dit plus ou moins étonné de la réaction négative des lecteurs de Conseiller.ca à propos de la campagne de publicité de son organisme. Par exemple, le Regroupement indépendant des conseillers de l’industrie financière du Québec juge tendancieux le slogan « Nous sommes des conseillers en placement trop honnêtes pour être connus ».

« Sincèrement, ce n’est pas le message que nous souhaitons porter. Nous voulons que le public investisseur sache que nous avons une formation en investissement, et que nous apportons une valeur professionnelle, d’éducation et d’éthique », indique Vincent Fournier.

En publicité, dit-il, il faut avoir « un petit quelque chose d’accrocheur pour que les gens prennent la peine de regarder ». En fait, le slogan qui a fait le plus sourciller l’Association CFA Montréal, c’est : «Le Québec aide beaucoup ses pauvres, mais qui s’occupe des riches? » Il ne se doutait pas que celui mettant en cause l’honnêteté des conseillers non-CFA aurait cet impact. Il ajoute que les agences de publicité lui ont présenté des campagnes plus incisives que celle de Republik, qu’il considérait comme plutôt « neutre ».

Vincent Fournier s’explique mal que le communiqué de Republik désigne les CFA comme étant des Certified Financial Advisors, au lieu de Chartered Financial Analysts, leur véritable titre. Ironiquement, c’est ce type de confusion que la campagne de publicité de l’Association CFA Montréal cherche à dissiper. « On nous confond à tort avec des chief financial officers [CFO], des comptables généraux accrédités [CGA] et des comptables en management accrédités [CMA] », déplore-t-il.

La campagne de publicité vise également à mettre en relief les avantages que tireront les investisseurs à faire affaire avec un conseiller CFA. Outre leur expertise en placement, les CFA sont soumis au code de déontologie « le plus strict de l’industrie », dit Vincent Fournier. Au premier chef, ses membres sont tenus de respecter un devoir fiduciaire. « Cela veut dire que nos clients doivent toujours passer en premier, même si cela peut affecter notre salaire. » De plus, les CFA doivent suivre une règle de convenance des placements, s’assurer de travailler en bon père de famille et de ne pas être « en conflit d’intérêts par rapport à deux clients différents ».

Mais c’est la même chose pour tous les autres professionnels de l’industrie de services financiers, non? Vincent Fournier ne le croit pas. « Supposons que vous avez deux fonds communs similaires. L’un a des honoraires de gestion de 3 %, l’autre, de 1 %. Si ces deux fonds peuvent convenir au client, alors, selon la règle de la convenance, on peut recommander l’un ou l’autre. Mais, avec la règle fiduciaire, je devrai recommander celui a les plus faibles honoraires de gestion, car mon client doit passer en premier », illustre-t-il.

Enfin, il souligne que 30 % de ses membres travaillent « de près ou de loin » avec le public investisseur, à titre de gestionnaires de portefeuille, de conseillers en placements ou de planificateurs financiers.