La plupart des études le montrent : de trop nombreux Canadiens sont « analphabètes » en matière de gestion financière. On ne parle pas ici de comprendre les subtilités des fonds de couverture ou de maîtriser des stratégies boursières, mais simplement de mettre sur pied un budget personnel, d’utiliser judicieusement ses cartes de crédit ou d’avoir une idée des revenus que l’on aura à la retraite.

Dans le cadre de son travail de sensibilisation, Casey Cosgrove, directeur du Centre canadien de l’éducation financière, constate que les consommateurs demeurent imperméables aux outils qui permettent de bien gérer leurs finances personnelles.

Pourtant, il n’y a pas pénurie de ressources: sites Internet interactifs, guides pratiques, feuilles de calcul électroniques, tout est là. Devant l’abondance de moyens, les gens risquent d’y perdre leur latin. Mais il est possible de résumer l’affaire en cinq points.

1. Créer un budget personnel
C’est la clé du succès. Les personnes savent habituellement combien elles gagnent, mais elles ignorent souvent où passe leur argent. Seul un budget permet de dresser son profil de consommation et de distinguer les dépenses nécessaires de celles qui sont superflues. À ce propos, Casey Cosgrove fait remarquer qu’une personne qui prend son café tous les matins à la maison au lieu de l’acheter au bistro du quartier peut économiser 10 $ par semaine.

2. Fixer des objectifs d’épargne
Un budget personnel équilibré permet normalement de dégager des surplus qu’il importe de s’approprier concrètement. La méthode la plus facile consiste à faire virer, toutes les deux semaines dans un CELI, par exemple, l’excédent qui se trouve dans son compte d’opérations quotidiennes.

3. Utiliser judicieusement les cartes de crédit
On ne le répétera jamais assez : les cartes de crédit sont une facilité de paiement, non pas un mode de financement. Les personnes qui ont de la difficulté à rembourser intégralement le solde de leurs cartes de crédit devraient dresser un tableau dans lequel figureraient : le taux d’intérêt pratiqué par l’émetteur, les frais d’intérêt qu’elles paient chaque mois et les frais encourus sur les avances de fonds. Cet exercice leur montrera à quel point il est onéreux de vivre au-dessus de ses moyens avec des cartes de crédit.

4. Profiter des programmes gouvernementaux
À l’intention des parents qui ont un revenu après impôt de 38 832 $ ou moins, le gouvernement fédéral offre le Bon d’études canadien. Il s’agit d’une subvention 500 $ qui sert à financer les études postsecondaires d’un enfant. S’ajoutera à ces 500 $ une somme annuelle de 100 $ jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de 15 ans. Les parents admissibles peuvent donc aller chercher 2 000 $ (le maximum permis) en Bons d’études canadiens en vue de l’éducation de leur enfant. Cet argent doit être versé dans un REEE. On notera que le fédéral versera un montant supplémentaire de 25 $ avec le premier Bon d’études de 500 $ afin d’aider les parents à couvrir les frais liés à l’ouverture d’un REEE.

5. S’informer, s’informer, s’informer
L’acquisition de connaissances en finances personnelles est une tâche qui s’échelonne sur des années. On en apprend tous les jours, dans ce domaine. Comme les sources d’information sont pratiquement illimitées, il est facile de se sentir dépassé. La meilleure façon d’éviter le découragement consiste à bien cerner sa propre problématique et à trouver les réponses précises à ses questions spécifiques. La participation à des séminaires animés par des professionnels des services financiers ou, mieux, une rencontre personnalisée avec un conseiller aideront à maîtriser les tenants et aboutissants de la gestion de ses finances personnelles.

Lancé en 2008, le Centre canadien pour l’éducation financière a pour mission d’apprendre aux individus à prendre des décisions informées au sujet de leur argent et de leurs ressources financières existantes.