L’attitude change quand les marchés sont en baisse, et la majorité des décisions est dictée par l’inconscient.

Quand le marché est haussier, votre tolérance au risque est élevée. Mais lorsque le marché est en baisse, vous réalisez que votre tolérance a radicalement chuté. C’est le cas pour plusieurs investisseurs.

Le conscient pousse à la persévérance et à la patience, contrairement à l’inconscient qui dicte le contraire, quand les marchés baissent. Les plus récentes études en psychologie estiment qu’environ 90 % de ce comportement est dicté par l’inconscient. Il est important de soulever et d’analyser cette attitude, lors des baisses majeures des marchés financiers, pour minimiser le risque d’obtenir de faibles rendements.

Comme répertorié par l’étude de Dalbar (en anglais) sur l’investisseur moyen, le rendement de ce dernier est inférieur de 5 % au rendement du marché, car les investisseurs décident d’encaisser leurs pertes à chaque grande correction boursière.

Selon des neurologues, les pertes financières viennent chatouiller la même zone du cerveau que celle relative au danger mortel, et il est difficile de résister à cette réaction de défense. C’est alors que la tolérance au risque peut changer radicalement au moment où les pertes temporaires en incitent certains à « lancer la serviette », alors que d’autres investisseurs prennent part au marché et profitent d’intéressantes aubaines.

Le sentiment d’insécurité ou d’excès de confiance pousse les investisseurs à prendre certaines décisions irrationnelles. Les récentes pertes dans leurs placements réveillent en eux des souvenirs inconscients. L’appât du gain, au contraire, est dicté par l’attirance inconsciente pour les jeux, l’aventure et le goût du risque.

Selon les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky, « nous avons tendance à fonder nos prévisions à long terme sur des exemples de données à court terme ou sur des facteurs qui n’ont rien de pertinent », tel qu’expliqué dans cette chronique.


William-André Nadeau est chroniqueur financier. Il publie aux deux semaines un billet traitant des marchés, de placements et de gestion.