Aucune entreprise cotée en Bourse ne mérite qu’on y investisse à très long terme, car elle sera en constante évolution, entre des phases d’expansion et de déclin.

Vous vous rappelez à quel point Bell Canada, Nortel, General Motors, Microsoft, Resarch in Motion, Provigo et de nombreuses autres entreprises étaient prisées par ceux qui y investissaient à très long terme? Malheureusement, tous ces géants ont connu leur phase de déclin, et parfois d’élimination. Le plus récent exemple est celui d’Apple.

Pourquoi les entreprises demeurent-elles rarement les meilleures sur de longues périodes?

On peut considérer ces facteurs comme éléments de réponse :

  • Les changements de dirigeants et de leur style;
  • Le manque d’innovation de rupture, car les entreprises à succès ont tendance à s’asseoir sur leurs lauriers plutôt que d’exploiter de nouveaux procédés qui surprennent;
  • L’illusion de confiance des entreprises à succès les pousse à prendre des risques élevés, souvent par le truchement d’acquisitions non réussies et d’investissement en dehors de la mission initiale de l’entreprise;
  • Les changements de l’environnement économique, social et politique, et leurs répercussions sur l’entreprise et son secteur d’activité;
  • La course à la progression des profits l’emporte, parfois, sur les valeurs fondamentales de la firme, créant des bulles de survaleur du titre pouvant engendrer des difficultés dans l’entreprise;
  • La rentabilité de l’entreprise a tendance à revenir à la moyenne du secteur de l’activité, à long terme.

Comment être plus prudent dans la sélection de ces entreprises
Il est important d’être alerte et de surveiller certains aspects. Par exemple :

  • L’évolution des profits ne surprend plus les analystes;
  • Il y a un déclin du titre par rapport à son indice boursier sur 3 et 12 mois;
  • La valorisation (ratios financiers) démontre que le titre est trop dispendieux;
  • Des changements significatifs chez les dirigeants, des fusions et des acquisitions. Pour citer un exemple, on réalise que le décès de Steve Jobs a été suivi, peu après, par un déclin relatif d’Apple;
  • Le secteur de l’activité est en déclin, et il y a des changements politiques et réglementaires pouvant affecter ou nuire à l’évolution de l’entreprise;
  • Le versement des dividendes est en baisse;
  • Comme consommateur, vous constatez que la compétition porte un très dur coup à l’entreprise;

Toutefois, plusieurs de ces entreprises reprennent de l’élan après une période de déclin. C’est un cycle de vie, d’évolution et d’adaptations à de nouvelles réalités. Heureusement, les déclins peuvent, aussi, s’avérer constructifs pour un rebond vigoureux et imprévisible.


William-André Nadeau est chroniqueur financier. Il publie aux deux semaines un billet traitant des marchés, de placements et de gestion.