Chaque début d’année, une vague d’optimisme s’empare des marchés obligataires. Mais une fois encore, il faudra gérer les attentes des clients, prévient Patrick O’Toole, vice-président, titres à revenus fixes mondiaux à Gestion d’actifs CIBC.

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« En début d’année, les gens ont tendance à penser que la croissance américaine va s’accélérer et entraîner avec elle l’économie mondiale », dit Patrick O’Toole.

Cette année, l’arrivée de Donald Trump à la présidence amplifie encore le phénomène, selon l’expert.

« M. Trump dit vouloir soutenir la croissance intérieure. L’inflation est supposée reprendre sous sa présidence, de même que les industries manufacturières et les exportations. Mais c’est sans compter les courants contraires tels que la hausse récente des taux directeurs et la force du dollar américain », dit M.O’Toole.

Les promesses de Trump concernant les dépenses en infrastructures devraient être prises avec un grain de sel, prévient-il.

« Nous croyons que les dépenses réelles seront plus modestes que ce que les gens pensent, et ne seront pas suffisantes pour soutenir un regain de croissance en 2017 », dit Patrick O’Toole.

« Du point de vue de l’inflation, il ne faut pas s’attendre à une hausse soutenue. Quant aux taux d’intérêt, la Fed pourrait les rehausser une ou deux fois cette année, mais ils doivent faire attention à ne pas entraver à la croissance », poursuit-il.

« La banque du Canada a intérêt à ne rien faire cette année. Les taux sont déjà bas et le huard est faible. On devrait voir un peu de mouvement du côté des exportations, et des dépenses en infrastructures. Mais la croissance restera plus faible qu’aux États-Unis. »

La conclusion à retenir pour les investisseurs obligataires? Plus que jamais, ils devront diversifier les titres et surpondérer les obligations de sociétés, pense Patrick O’Toole.

« Concentrez-vous sur les secteurs qui promettent une croissance modeste. Les titres de sociétés continueront à surperformer par rapport aux obligations des gouvernements, tant dans la catégorie investissement que dans le haut rendement. En fait, notre portefeuille contient déjà deux fois plus de titres de sociétés que l’indice canadien! »