Et si l’on commençait à enseigner les bases de la littératie financière dès la maternelle? C’est ce que propose l’économiste en chef de la Banque TD dans un récent rapport publié à l’occasion du Mois de la littératie financière, qui se tient en novembre.

Beata Carancini soutient notamment que les très faibles taux d’intérêt et l’endettement des ménages, lequel augmente plus vite que les revenus, exigent de prendre de bonnes décisions financières. Or, selon elle, les Canadiens, et notamment la génération Y, sont peu préparés pour affronter ces défis.

Elle rappelle que l’éducation joue sur la littératie financière, mais moins que le revenu de la famille dans laquelle un individu est né. Ainsi, même parmi les diplômés universitaires, le degré de littératie financière varie beaucoup. Un diplômé universitaire provenant d’un ménage à faible revenu a généralement un degré de littératie financière semblable à un individu qui détient un diplôme d’études secondaires, mais est issu d’un ménage à haut revenu.

Rien n’indique donc que les membres de la génération Y aient des connaissances financières solides, malgré qu’elle soit la génération la plus éduquée de l’histoire. Pourtant, les défis auxquels ils font face sont nombreux. Ils ont accès très jeunes à toutes sortes d’outils leur permettant de dépenser rapidement leur argent, à même leur téléphone intelligent. Le niveau d’endettement chez les moins de 35 ans augmente de 6,7 % par année depuis 2005. Les jeunes épargnent moins et chez les 25-40 ans, la proportion de gens actifs cotisant à un REER a chuté de 40 à 30 %.

COMMENCER TÔT

Beata Caranci rappelle qu’il y a trois sources d’éducation financière : l’école, l’apprentissage par soi-même et l’exemple des parents. Ainsi, les individus nés dans un milieu à faible revenu et dont les mentors ou enseignants ne comprennent pas les questions financières auront probablement de moins bonnes connaissances dans ce domaine.

Pour que l’éducation devienne un facteur égalisateur, il faut commencer tôt, dès l’école primaire, là où il est possible de rejoindre tout le monde.

« Certains ne finiront pas leurs études secondaires et d’autres pourraient choisir de ne pas aller à l’université », rappelle l’économiste dans le Financial Post.

Mais pour y arriver, il faudra d’abord former les enseignants. Un sondage auprès d’eux, réalisé pour la TD par la Fondation canadienne d’éducation économique, démontrait que la plupart manquaient de confiance pour enseigner ce sujet, qu’ils connaissent généralement mal.

DE NOUVEAUX OUTILS

Toujours dans le cadre du Mois de la littératie financière, l’Organisme de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), l’Agence de consommation en matière financière du Canada (ACFC) et la chef du développement de la littératie financière du Canada, Jane Rooney, diffusent quatre nouvelles vidéos pour aider les Canadiens à améliorer leurs connaissances financières et leur bien-être financier.

Dans chaque vidéo, on peut suivre une conversation entre Jane Rooney et Luce Becker, vice-présidente aux affaires publiques et aux services de formation des membres de l’OCRCVM, sur les différentes manières d’aider les Canadiens à améliorer leurs connaissances financières. On y présente aussi des outils pratiques comme la Base de données canadiennes sur la littératie financière de l’ACFC et le rapport Info-conseiller de l’OCRCVM.

UTILES POUR LES CONSEILLERS
Ces capsules s’adressent aussi aux professionnels du conseil financier, qui y trouveront des trucs pour aider leurs clients à s’éduquer financièrement.

« Les professionnels peuvent aider leurs clients à acquérir la confiance qu’il leur faut pour prendre le contrôle de leurs finances en leur expliquant les choses en termes simples, par exemple, et en les encourageant à poser des questions, soutient Jane Rooney. Ils peuvent également donner à leurs clients l’accès à des renseignements neutres, à des outils et à des ressources qui leur permettront d’approfondir leurs connaissances. »

Les nouvelles vidéos sont accessibles sur les sites Internet de l’OCRCVM et de l’ACFC.

La rédaction vous recommande :