Un clavier d'ordinateur dont deux touches ont été changées. Une représente le drapeau canadien, l'autre est rouge et il est incrit "inflation" dessus.
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Les investisseurs doivent préparer leurs portefeuilles à l’éventualité que l’inflation demeure plus élevée que celle des années 2010, prévient Amber Sinha, gestionnaire de portefeuille à Gestion d’actifs CIBC.

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« Le monde des finances s’intéresse davantage à l’inflation que par le passé, d’abord parce que les hausses de prix sont de réelles préoccupations, surtout dans une économie qui n’est pas encore revenue à pleine puissance, et ensuite parce qu’on ne peut toujours pas prédire si l’inflation est temporaire ou à plus long terme. Et c’est cette question qui est la plus importante », dit Amber Sinha.

L’expert rappelle que l’inflation que l’on a connue depuis plus d’une décennie, de la crise financière jusqu’à récemment, était à des niveaux exceptionnellement bas pendant une période exceptionnellement longue. Il est donc certain que l’inflation observée actuellement paraît inhabituelle. Cependant, les prix élevés sont en grande partie dus à des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, elles-mêmes dues à la pandémie. L’expert s’attend donc à voir ces prix baisser quand la situation sanitaire sera maîtrisée, surtout les prix des matières premières comme le pétrole. Mais il ne peut en dire autant concernant les salaires.

« Une fois qu’ils augmentent, les salaires ont du mal à redescendre, surtout dans un marché de l’emploi aussi serré que le nôtre. On a observé une hausse des salaires massive comme on n’en avait pas vu depuis 10 à 20 ans. Alors bien que l’inflation des prix des matières premières soit assurément transitoire, celle des salaires ne l’est probablement pas. C’est pourquoi, bien que nous entrevoyions une normalisation de l’inflation, elle ne devrait pas revenir aux niveaux que l’on a vus dans la dernière décennie », analyse Amber Sinha.

Dans ce contexte, comment positionner les portefeuilles de placements ?

« Nous voulons que nos portefeuilles fonctionnent dans tous les cas de figure, y compris celui où l’inflation demeure élevée. C’est pourquoi nous y avons placé de nombreux titres de qualité qui ont pour particularité de pouvoir établir leurs prix. Nous choisissons des Sony ou des Samsung plutôt que des revendeurs électroniques chinois méconnus. Nous choisissons Nike plutôt que des étiquettes génériques. Ce sont des entreprises qui peuvent augmenter leurs prix et donc maintenir leurs marges de profit. En revanche, nous préférons nous tenir à l’écart des entreprises aux coûts fixes élevés ou à forte intensité de main-d’œuvre », explique Amber Sinha.

Il pense ainsi être paré à toute éventualité sur le long terme.

« Nous allons probablement assister à une hausse des taux d’intérêt, et les titres de qualité vont probablement traîner quand les éléments cycliques du marché seront de retour. Mais à long terme, les titres de qualité de nature défensive sont la voie à suivre », assure-t-il.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.