L’année 2013 en sera une de « croissance modérée », prévoit l’équipe des placements du courtier Richardson GMP. Cette prédiction établie en début d’année semble se concrétiser, si l’on se fie aux résultats du premier trimestre.
« Nous étions convaincus que l’économie mondiale réussirait à croître au cours de l’année, mais à un taux loin d’être spectaculaire. Les statistiques économiques parues jusque-là cette année corroborent notre thèse », écrivent les experts de Richardson GMP.
Toutefois, ils ont été agréablement surpris par les rendements du marché. Les États-Unis semblent petit à petit prendre du mieux, la Chine paraît se stabiliser, alors que l’Europe reste en proie à la récession. Pour sa part, le Canada enregistre une croissance marginale même si la création d’emplois a été raisonnablement vigoureuse. « Cependant, nous croyons aussi que des conditions adverses attendent la consommation personnelle et le logement une fois que les coûts d’emprunt augmenteront », préviennent-ils.
Repli prévu pour les actions
Quel impact ces éléments auront-ils sur les marchés boursiers américain et canadien? Les spécialistes de Richardson GMP estiment que les actions « semblent en passe de connaître une nouvelle année de rendements positifs en 2013 ». Les États-Unis devraient donner le ton, suivis de plus loin par le Canada, dont le rendement des actions devrait rester positif malgré tout.
Les fortes hausses du mois dernier ont poussé beaucoup de moyennes des grands marchés américains vers des sommets record sous l’impulsion de la lente amélioration de l’économie. Depuis le début de l’année, les actions ont bondi et leur comportement est très semblable à celui des trois dernières années.
La reprise actuelle a non seulement fait monter d’un cran l’optimisme des investisseurs, elle a aussi poussé les indicateurs de momentum des prix à court terme à signaler une saturation des achats, constate l’équipe des placements du courtier Richardson GMP. « Mais on se rappellera que ces dernières années, les départs canons ont été suivis au deuxième trimestre par une correction que beaucoup attendaient. Dans les mois à venir, les actions paraissent de plus en plus susceptibles de subir un repli, étant donné tout particulièrement la durée et la puissance de la reprise en cours », expliquent les stratèges.
Certains déplacements tactiques vers des secteurs plus défensifs seraient logiques, mais « il ne faudrait pas arrêter d’investir dans des actions pour autant », ajoutent-ils.
À propos de comportement défensif, Richardson GMP note que les actions défensives ou versant des dividendes élevés ont de nouveau dominé le jeu depuis le début de l’année. Les secteurs de la santé, de la consommation courante et des services aux collectivités continuent de profiter de la chasse aux meilleurs dividendes alors que les investisseurs reviennent petit à petit vers la Bourse.
« On trouve des titres présentant une bonne valeur fondamentale dans la santé et la consommation courante; en revanche, les services aux collectivités nous semblent plutôt chers aux niveaux actuels », analysent les experts de la maison de courtage. Ils continuent de préférer les secteurs industriel et technologique qui sont les seuls du marché à présenter des trajectoires de croissance des bénéfices à des valorisations raisonnables.
Surpondérer les obligations de sociétés
Pour ce qui est de titres à revenu fixe, Richardson GMP continue de sous-pondérer les obligations d’État, puisque la sécurité qu’elles offrent « coûte de plus en plus cher ». Ses experts préconisent une nette surpondération des obligations de sociétés au détriment des obligations publiques.
Devant le spectre d’une hausse immanquable des taux d’intérêt, ils préfèrent les obligations à plus court terme à celles à échéance lointaine. « Nous conservons une prédilection pour les actions de préférence aux obligations et au marché monétaire devant ce que nous considérons comme une situation économique mondiale en progression graduelle et devant la diminution de la menace de chocs d’origine politique en Europe ou aux États-Unis », précisent-ils. Et leur penchant va pour les obligations des marchés émergents plutôt pour celles des pays développés.
Sous forme de tableau, voici ce à quoi ressemble le portefeuille type de l’équipe des placements de Richardson GMP.
Revenu fixe |
Dans la catégorie |
Explication |
Obligations à court terme |
Neutre |
Rendements peu impressionnants, mais moins de risque si les taux d’intérêt montent |
Obligations d’État |
Sous-pondérer |
Le secteur est encore cher et on peu s’attendre à une diminution de la ruée vers la qualité |
Obligations de sociétés (y compris les actions privilégiées) |
Surpondérer |
Ont atteint leur pleine valeur, mais il existe des possibilités sélectives d’amélioration du rendement |
Obligations à rendement élevé |
Surpondérer |
Les écarts de taux ont diminué mais les coupons restent assez intéressants |
Actions |
Dans la catégorie d’actifs |
|
Canadiennes |
Neutre |
Les tendances continuent d’avantager les actions américaines |
Américaines |
Surpondérer |
L’extension de la domination des sociétés à grande capitalisation devrait continuer. La quête de dividendes élevés continuera sans doute, vu la faiblesse des taux d’intérêt. |
Actions internationales, pays développés |
Sous-pondérer |
Les questions de croissance européennes demeurent problématiques et l’euro va baisser. Le yen chutera sans doute aussi en raison des mesures de détente quantitative. |
Marchés émergents |
Neutre |
De plus en plus, les problèmes de croissance structurels risquent de ne pas réagir à la stimulation cyclique |