Un haut responsable de la banque centrale américaine a déclaré en fin de semaine que la Fed envisageait une première hausse des taux d’intérêt avant la fin de l’année, rapporte l’Agence France-Presse.

Vice-président de l’institution fédérale, Stanley Fischer a affirmé que celle-ci prévoyait de les augmenter tout en soulignant que sa « prévision » n’était « pas une promesse ».

Dans un discours prononcé à Lima (Pérou) lors d’une réunion du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, le dirigeant a estimé que « les effets des récents développements » économiques internationaux, en particulier le ralentissement de la croissance chinoise et la volatilité des marchés financiers, ne devraient pas être « assez importants pour avoir un impact significatif sur le cours de la politique monétaire » américaine.

Signe que rien n’est coulé dans le béton, un autre responsable de la Fed, Daniel Tarullo, a dit pour sa part douter qu’il soit possible de relever les taux d’intérêt dès cette année vu la faiblesse de l’inflation, lorsqu’interrogé par la chaîne CNBC hier.

« On devrait attendre de voir des signes tangibles montrant qu’on peut raisonnablement tabler sur une remontée de l’inflation vers sa cible », a-t-il dit.

Avant lui, lundi, un autre membre permanent du Comité monétaire, la gouverneure Lael Brainard, a aussi plaidé pour une approche prudente.

CRÉDIT RESSERRÉ SUR PLUSIEURS ANNÉES

Stanley Fischer a précisé que la majorité des membres du Comité monétaire, « y compris lui-même », anticipaient que les conditions économiques aux États-Unis « permettraient une première hausse des taux directeurs plus tard cette année ».

Après quoi, a-t-il ajouté, le resserrement du crédit s’effectuera « progressivement sur une période de plusieurs années ».

Les prochaines réunions du Comité, qui décide de la politique monétaire de la banque centrale, sont prévues les 27 et 28 octobre et les 15 et 16 décembre.

UNE CROISSANCE MODÉRÉE, MAIS SUFFISANTE

Stanley Fischer a par ailleurs jugé que la croissance américaine se poursuivait à un rythme certes « modéré », mais suffisant pour « générer des progrès continus sur le marché de l’emploi ».

Après une première moitié de l’année autour de 2,25 %, elle devrait avoisiner 2 % au second semestre, a-t-il indiqué.

Le dirigeant a également reconnu que, « plus qu’à l’ordinaire », le Comité avait tenu compte de la santé de l’économie à l’étranger lorsqu’il avait, en septembre, pris la décision d’attendre avant d’entamer la normalisation de sa politique monétaire.

GARE À LA VOLATILITÉ DES MARCHÉS

Cette attitude est « normale », a-t-il lancé, étant donné « l’influence grandissante des développements économiques internationaux sur l’économie des États-Unis à travers les exportations, les importations et les flux de capitaux ».

Stanley Fischer a profité de l’occasion pour mettre une fois encore en garde contre « les risques de volatilité » sur les marchés financiers.

Les taux d’intérêt à court terme sont maintenus proches de zéro depuis le début de la crise financière en 2008.

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