Procéder à une relance budgétaire aux États-Unis serait « utile », car cela permettrait de renforcer l’économie tout en réduisant le fardeau qui pèse sur la politique monétaire, a déclaré vendredi le vice-président de la Réserve fédérale.

« Il serait utile d’avoir une politique budgétaire plus expansionniste », a déclaré Stanley Fischer lors d’une conférence à Santiago, au Chili, rapporte l’Agence France-Presse. Le dirigeant a également souligné que cela « faciliterait la tâche de la politique monétaire », qui a été utilisée plusieurs fois depuis 2008 pour soutenir la reprise.

« On verra ce qu’il va se passer », a-t-il ajouté.

TERRAIN D’ENTENTE AVEC DONALD TRUMP

Durant sa campagne, Donald Trump a promis de lancer un vaste programme d’investissement de mille milliards de dollars en vue de moderniser les infrastructures du pays (ponts, routes, chemins de fer, aéroports, etc.).

La Fed pourrait donc trouver un terrain d’entente avec le futur président, même si celui-ci a sévèrement critiqué la banque centrale au cours des derniers mois, l’accusant notamment de contribuer à alimenter une bulle financière avec sa politique de bas taux.

En décembre 2015, l’institution fédérale avait procédé à sa première hausse des taux en près d’une décennie, mais, depuis, elle a opté pour le statu quo face aux doutes des observateurs quant à la solidité l’économie américaine.

RELÈVEMENT DES TAUX LE MOIS PROCHAIN?

Dans son discours, Stanley Fischer a indiqué qu’il existait aujourd’hui des raisons de relever progressivement les taux, qui demeurent pour l’instant compris entre 0,25 % et 0,5 %. « La Fed semble raisonnablement proche de remplir ses objectifs d’inflation et d’emploi », a expliqué le dirigeant.

La plupart des analystes misent sur une nouvelle hausse des taux à l’issue de la dernière réunion de politique monétaire de l’année, qui se tiendra les 13 et 14 décembre, indique l’AFP.

L’élection de Donald Trump risque néanmoins de « compliquer l’équation ». En effet, la Banque centrale américaine pourrait ne pas relever ses taux d’intérêt comme attendu en décembre, pour marquer son indépendance vis-à-vis des réclamations de Donald Trump, affirme Pierre Gruson, professeur de finance et d’économie, spécialiste de la finance de marché à KEDGE Business School.

Sur le plan économique, la baisse des impôts annoncée par le nouveau président élu pourrait avoir pour conséquences une hausse des importations, une baisse du dollar et l’apparition de tensions inflationnistes. Une situation qui pourrait contraindre la FED à relever ses taux ultérieurement pour faire face à une crise financière, juge M. Gruson.

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